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Grandes cultures
Les céréales surfent sur la vague bio

Effet de mode ou orientation inéluctable ? Les céréales sont entrées dans le grand mouvement bio. Leur part est encore minime comparée aux cultures conventionnelles, mais leur développement est rapide.

On comptait 412 000 t de céréales bios en 2017-2018 contre 204 800 t en 2013-2014.
© gutner archive

À l’occasion de son conseil spécialisé du 14 novembre, FranceAgriMer a présenté un point de conjoncture sur les marchés céréaliers bios dans l’Union européenne et plus particulièrement en France *. Ce document démontre la rapidité du développement de ces cultures. En 2016, 1,94 million d’hectares, dont 551 180 hectares de blé tendre, étaient consacrés dans l’Union européenne aux céréales bios, soit 3,4 % des emblavements céréaliers totaux et en progression de 13 % sur 2015.

L’Italie se place en tête de ces cultures avec une prépondérance pour le blé dur, alors que la France, deuxième au classement général, domine en blé tendre et épeautre. En France, comme chez nos partenaires européens, toutes les surfaces en céréales (blé tendre, maïs, triticale) déclarées en agriculture bio sont en progression.

La part du bio est encore très faible dans la collecte hexagonale des céréales « majoritaires » : 0,8 % pour le maïs, 0,49 % pour le blé tendre et 0,35 % pour l’orge. En revanche, les cultures bios sont très représentées par les céréales « minoritaires » : 25 % pour le sarrazin, 18 % pour le riz, 17 % pour le seigle et 10 % pour le triticale. Et surtout, la progression est très rapide. Ainsi, en 2017-2018, 412 000 t de céréales bios, dont 160 000 t de blé tendre ont été collectées en France contre 204 800 t en 2013-2014.

Cette progression a été beaucoup plus importante dans des régions à faible concentration de cultures céréalières comme le Sud-Est, où l’écart de rendement (de l’ordre de -50 %) est moins pénalisant que dans les grandes zones céréalières traditionnelles comme les Hauts-de-France ou la Normandie.

Bond des primes bios

En moyenne nationale, les primes bios payées aux producteurs ne cessent de progresser. Pour le blé tendre, elle est passée de 100 euros la tonne en 2005-2006 à près de 230 €/t en 2015-2016. Même bond pour le maïs qui a vu la prime bio passer en dix ans de 50 €/t à 150 €/t et, toujours en moyenne nationale, la « valeur théorique commercialisée » du bio rejoint celle du conventionnel à plus de 1 million d’euros par hectare. Un autre argument de poids joue en faveur des céréales bios : leur déconnexion d’avec le marché traditionnel, épargnant au producteur les risques considérables de la volatilité de ce dernier. Intervient enfin le dynamisme de la demande.

La demande précède l’offre

En effet, le développement des céréales bio est encore nettement inférieur à celui des débouchés. La meunerie est très demandeuse de blé bio : 143 000 t en 2017-2018 et 165 000 t prévues en 2018-2019, suivie des fabricants d’aliment du bétail : 48 000 t l’an dernier et 61 000 t cette campagne. Il a donc fallu importer 72 000 t de blé bio en 2017-2018, les prévisions pour cette campagne atteignant 98 000 t.

Cette conjoncture incite les utilisateurs (meuniers, semouliers, fabricants d’aliments du bétail) à soutenir par une politique de contractualisation les producteurs bios. Tandis que Philippe Pinta, président de l’AGPB met en garde contre un développement trop enthousiaste qui exposerait finalement les producteurs à perdre l’avantage financier qu’ils trouvent dans ces cultures de niches.

* Intercéréales a réalisé une analyse exhaustive des grandes cultures bios consultable sur le site de FranceAgriMer.

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