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Les acteurs du bio s’organisent pour conforter leur développement

La croissance du marché biologique contraint les acteurs à s'organiser.
© gutner archives

Le marché alimentaire des produits biologiques a dépassé la barre des 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’année dernière, enregistrant une progression historique de 21 %. Face à ce développement, les professionnels tentent de conforter la production pour satisfaire cette demande et assurer une croissance équilibrée et cohérente avec les principes du bio.

Cette situation a d’ailleurs amené la coopération agricole à élaborer une déclaration d’engagement en faveur de la filière française s’articulant autour de trois objectifs : « un développement de l’agriculture bio respectueux de ses principes », « un développement des filières bios françaises performantes et durables » et « la valorisation et la traçabilité des produits bios français ».

Les coopératives s’engagent

« Le changement d’échelle pose de nouvelles problématiques. Le bio n’est pas seulement un segment de marché. Cela pose aussi la question de la cohérence et de la confiance vis-à-vis de nos clients », estime Pascal Viné, délégué général de Coop de France. La coopération met en avant son poids dans la filière biologique pour justifier cette déclaration d’engagement. Elle représente 90 % de la production porcine biologique, 43 % des viandes bovines, 36 % de la collecte laitière.

Le changement d’échelle pose de nouvelles problématiques

Coop de France incite donc chaque coopérative à s’approprier cinq engagements : « soutenir un cahier des charges exigeant, ambitieux et lisible ; renforcer le rôle central des agriculteurs coopérateurs ; rechercher la performance, la compétitivité et la création de valeurs dans chaque filière ; et sur chaque territoire, développer des partenariats structurants et durables ; assurer des passerelles et des échanges avec les autres acteurs pour favoriser les synergies et complémentarités entre les différents modèles de production ».

Hausse de la collecte laitière bio attendue en 2018

Les coopératives Eurea, Sicarev, l’Union des vignerons des côtes du Rhône et Sodiaal ont d’ores et déjà annoncé la signature de cette déclaration le 2 juin dernier. L’agriculture biologique n’est pas un fait nouveau pour chacune d’elle. Pour Sicarev, l’engagement date de 1997. Il s’approvisionne désormais auprès de 200 éleveurs de la région Auvergne Rhône-Alpes, en gros bovins, agneaux et porcs.

De son côté, Sodiaal a lancé un plan de conversion en 2016 pour répondre à la demande croissante en produits laitiers. Le groupe coopératif projette d’augmenter ses ressources en lait biologique d’environ 100 millions de litres à l’horizon 2020, pour atteindre un niveau de collecte de l’ordre de 150 millions de litres. Ce plan vise à accompagner deux projets de transformation : la croissance des volumes en lait infantile bio, en Europe et au grand export, et le développement des volumes de lait de consommation bio sur le marché domestique et européen.

Si la filière laitière a manqué de matière en fin d’année dernière et début 2017, l’équilibre devrait revenir d’ici à 2018. « Le lait issu des nouveaux engagements de 2016 devrait, du fait de la période de conversion qui varie entre 18 mois et 2 ans, arriver progressivement sur le marché à partir du dernier trimestre 2017 », indiquait l’Agence bio fin mai. « Il y a une phase de rupture de stock sur le lait, mais il y aura suffisamment de produits au plus tard en 2018 pour répondre à la demande de la grande distribution et de la restauration hors domicile, avec une progression attendue de 35 % des volumes de lait collecté entre 2016 et 2018 », ajoute Florent Guhl, le directeur de l’Agence bio.

Dans les filières monogastriques, les efforts doivent encore se poursuivre, principalement dans la filière porcine. Le fonds Avenir bio veut en tout cas mettre l’accent sur des projets en ce sens. Un appel à projets vient de se terminer fin avril sur la filière porcine. Les projets devraient être prochainement choisis.

Pour favoriser également les installations, le club des financeurs de l’Agence bio s’est réuni récemment pour sensibiliser les banques et les partenaires financiers aux problématiques des producteurs qui souhaiteraient s’installer. « Les notions de rentabilité, de durée de la conversion ou de l’installation sont très importantes dans la filière porcine. Les coûts de revient sont souvent le triple en bio par rapport au conventionnel », note le directeur de l’Agence bio.

Les Régions en relais des fonds européens

Les aides financières provenant du Feader ont largement manqué dans certaines régions françaises, dont quelques-unes ont annoncé des plans d’aides pour prendre le relais des fonds européens. La Nouvelle-Aquitaine ou encore l’Auvergne Rhône-Alpes ont proposé de soutenir le maintien et la conversion pour assurer la continuité de développement de la filière biologique.

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