Montée en gamme de la consommation française
Le vin français doit s’adapter aux nouvelles tendances
« Le modèle est en train de changer et il nous faudra s’adapter au marché » explique Jean-Marie Barillère, président du Comité national interprofessionnel des vins à appellation d'origine et à indication géographique (Cniv). Aujourd’hui, les Français souhaitent moins consommer et deux tiers d’entre eux sont prêts à payer plus cher pour un produit de qualité : sans conservateurs, bio, équitable et local. Depuis 2011, le nombre de foyers acheteurs de vin tranquille au moins une fois par an pour une consommation à domicile a diminué de plus d’un million. La consommation recule en fréquence (13,5 fois/an contre 14,8 en 2011) et en quantité (3,3 cols contre 3,7 en 2011). Même tendance pour les vins effervescents. 86 % des Français souhaitent consommer plus responsable. En sept ans, le nombre d’acheteurs de vin bio a triplé pour une consommation stable (4,9 cols/an) et un budget en hausse à 22 €/an en 2018. La progression de la consommation hors domicile et du e-commerce témoigne d’une évolution rapide des tendances. À l’export, le vin français se positionne sur un marché haut de gamme mais la demande croissante de la part des pays nouvellement consommateurs se retrouve surtout sur le milieu et l’entrée de gamme. Avec le manque de lisibilité de ses étiquettes et la segmentation des appellations, le vin français perd des parts de marché au détriment des vins italiens et espagnols qui ont su miser sur une image d’art de vivre et une bannière commune et collective pour mieux s’exporter.