Le saumon fumé Narvik dégraisse
« Nous n’avons jamais eu une baisse aussi brutale de l’activité que cette année ». Danièle Guyot, secrétaire du comité d’entreprise de Narvik à Landivisiau (Finistère), sous-traitant en saumon fumé de marques de distributeurs pour Mer Alliance qui commercialise aussi la production d’Armoric (Quimper, Finistère), n’est pas dupe. Elle comprend mais ne peut accepter le plan social qui prévoit la transformation de 57 des 205 emplois permanents en postes à mi-temps partagés entre Narvik et deux industriels de la viande voisins, Gad et SBS (Lampaul-Guimiliau), ou propositions de reclassement chez ces mêmes industriels… Gilles Charpentier, p-dg du groupe -3 800 tonnes de saumon fumé l’an passé, 70 M EUR de CA avec 630 salariés équivalent temps plein dont 400 permanents- affirme que ce plan social ne comptera au final « que 4 suppressions et demi d’emplois ». Ce plan consacre cependant une rupture dans la croissance continue du saumon fumé, même si les raisons sont conjoncturelles, estime le p-dg.
Narvik a perdu en fin d’année un important client qui représentait 400 des 1 700 tonnes de saumon fabriqué à Landivisiau. « Nous nous y étions préparés et avions pris à partir de février des mesures de chômage technique» en attendant de remplacer ces fabrications perdues. Puis le fameux rapport américain sur la toxicité du saumon d’élevage paraissait début janvier et faisait effondrer le marché. « Après avoir perdu 25 % de nos volumes, nous avons encore perdu 30 % de nos volumes», souligne Gilles Charpentier.