Oléoprotéagineux
Le repli des cours du soja fait pression sur ceux du colza
Le marché reste suspendu à l’évolution des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Le Brésil en profite pour vendre massivement son soja aux Chinois.
Le marché reste suspendu à l’évolution des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Le Brésil en profite pour vendre massivement son soja aux Chinois.
Période du 20 au 27 novembre. Les cotations du colza ont cédé du terrain sur Euronext et les places physiques françaises suivant la baisse de celles du soja sur Chicago. Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine ne faiblissent pas pour le moment. La Chine a presque doublé ses importations de soja brésilien entre octobre 2017 et 2018, passant de 3,38 millions de tonnes (Mt) à 6,53 Mt, selon les douanes locales. Entre septembre et octobre, les importations chinoises de soja, toutes origines confondues, ont reculé, passant de 7,59 Mt à 6,92 Mt. Les conditions climatiques idéales au Brésil pourraient amener les producteurs locaux à moissonner plus précocement, soit à partir de fin décembre, renforçant encore plus la concurrence entre les États-Unis et la Chine.
La baisse des cours du pétrole et de l’huile de palme a également pesé. Le marché s’inquiète de la faiblesse de la demande internationale en or noir, alors que l’Arabie saoudite continue de produire et que les États-Unis ont des stocks confortables. Le marché voit les exportations d’huile de palme au départ des pays d’Asie du Sud-Est reculer, constituant un autre facteur baissier. L’Indonésie a annoncé qu’elle supprimait totalement les taxes sur les exportations d’huile de palme, et ce, jusqu’à ce que les prix retrouvent un niveau décent. De leur côté, les autorités malaisiennes ont lancé un programme de soutien de la demande intérieure, en augmentant les taux d’incorporation dans les carburants. Dans le détail, le B10 (10 % d'incorporation d’huile de palme dans le diesel) commencera à être utilisé à partir du 1er décembre, et d’autres mesures seront prises courant février.
En France, les primes en colza se sont maintenues. La demande est présente, mais les vendeurs espèrent toujours des prix plus hauts. Les cours de la qualité oléique poursuivent leur ascension en tournesol et ceux de la graine standard cèdent du terrain. Concernant les tourteaux, l’intérêt des fabricants d’aliments pour animaux continue de se concentrer sur le soja, moins sur le tournesol et le colza. Les prix régressent dans l’ensemble. Notons que les manifestations des gilets jaunes ont engendré quelques blocages sur les ports de Montoir et Lorient.
Hausse des surfaces de colza en 2019-2020, mais…
À plus long terme, le CIC projette une hausse des surfaces de colza dans le monde d’un peu moins de 1 % en 2019-2020. Dans le détail, elles devraient progresser de 31,8 % en Australie et de quelques pourcents en Russie, Ukraine et au Canada, mais reculeraient de 11,6 % dans l’UE, à 5,9 millions d’hectares.