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Le poisson frais préemballé prend enfin son envol

À l’instar du rayon boucherie, beaucoup d’industriels et mareyeurs prédisent que les GMS vont opter pour le préemballé en marée. Après dix ans d’hésitation, la distribution semble enfin franchir le cap.

Les éditions du salon des produits de la mer (l’European Seafood qui a fermé ses portes hier) se suivent et ne se ressemblent pas. Cette année, les stands des entreprises françaises rassemblées sur l’espace Ofimer ont affiché un vrai changement par rapport à 2003 avec la présentation massive de poissons et crustacés frais préemballés. Les échanges actifs organisés sur le salon avec les acheteurs de la distribution concordent. Le marché de la marée en GMS est en train de basculer, après plus de dix ans d’hésitation.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cela : les 35 heures, le souhait des enseignes de réduire les charges en personnel comme les pertes en poissonnerie, et de se démarquer par rapport au hard discount. Mais la principale raison réside dans le fait qu’à partir de la fin de l’année les enseignes ne pourront plus préemballer elles-mêmes le poisson sans avoir un laboratoire agréé. « La distribution se cherche sur le rayon marée LS. Cela fait dix ans qu’on y réfléchit mais ça peut basculer très vite », estimait mercredi un commercial de chez Furic marée.

Le fabricant propose depuis un an au rayon marée LS des barquettes sous atmosphère modifiée micro-ondables (filet de merlan, filet de grenadier, filet de sardine). Mais il n’a, pour l’instant, investi que dans une petite chaîne et attend le vrai démarrage. Devant les hésitations de la distribution, Gastromer (11,7 Me de CA) va pour sa part jusqu’à proposer aux enseignes, depuis mars 2004, 2 gammes très similaires de plats cuisinés (mêmes recettes mais packaging différent) pour le rayon traiteur et le rayon marée LS.

Le boum de l’été 2003

D’autres entreprises ont fait le pari du préemballé depuis quelques années et ont déjà investi. Charly Guennec propose depuis peu à la GMS une gamme complète de poissons et crustacés préemballés (bigorneaux, bulots, moules méditerranéennes, tourteaux, crevettes, brochettes de saumon…). Loiseau et Regnault (CA produits de la mer : 45 Me) a investi 3 Me, en 2001, dans une nouvelle usine à Cany-Barville près de Fécamp. Sa gamme de poissons exotiques micro-ondables, lancée en 2003, a remporté un prix d’élite à l’European Seafood 2004. Et les acheteurs des GMS s’intéressent de plus en plus au produit même s’ils ne savent pas encore le situer entre traiteur et marée LS.

Chez Viviers de France (90 Me de CA), le bond a été enregistré en août dernier sur les ventes de préemballé. « On s’est lancé dans les barquettes préemballées en 1988. L’activité a végété pendant près de 15 ans. Et puis en août 2003, quasiment du jour au lendemain, notre fabrication est passée à 75 t/mois », raconte Jean-Philippe Tachon, directeur de Viviers de France. De la barquette sous film rétractable, Viviers de France est passé à un process plus industriel sous atmosphère protectrice à 7 jours de DLC. Une machine est déjà à saturation, bientôt secondée par deux autres (pour un investissement de 300 Ke) et d’ici fin juin, l’entreprise aura une capacité de 375 t par jour. Sa filiale Viviers marins vient aussi d’investir 120 k e pour développer le préemballé.

Suivant l’exemple des Hollandais, Moulexport (10 Mede CA - 1er importateur de moules en France) commercialise depuis près d’un an des moules débyssussées, (dont le byssus a été arraché) prêtes à cuire dans des barquettes thermoformées, avec une DLC de 6 jours.

L’entreprise a investi 700 000 e dans une nouvelle usine à Hillion (Côtes-d’Armor) d’une capacité de 1000 t et ne le regrette pas. « Le préemballé, c’est une réalité, on n’est plus en phase de test. Cela rentre dans les mœurs en France», estime Désiré Jacq, directeur commercial de Moulexport.

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