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Le Min de Lille sur la voie de la privatisation

Dans les allées du Min de Lille.
© © Thierry Becqueriaux

Après onze ans de modernisation de ses installations de Lomme (59), le Min de Lille écrit une nouvelle page de son histoire et multiplie les initiatives.

Dans un an, la privatisation du Min de Lille devrait être acquise. Du moins si l’État en donne son feu vert. La Métropole européenne de Lille (MEL) et le conseil régional des Hauts-de-France ont déjà approuvé à l’unanimité la procédure de déclassement de ce domaine public métropolitain de 38 hectares. Si la procédure aboutit, Lille serait ainsi le second marché de gros à être privatisé après celui de Lyon-Corbas.

« La démarche répond à une demande générale des grossistes, exprimée voilà déjà plus de deux ans », explique Yves Mustel, coprésident de la Chambre professionnelle du Min qui représente 31 des 38 grossistes de la place lilloise. Dirigeants du marché et grossistes en sont persuadés : si le Min veut se développer, il faut régler la question du droit du sol. « Les grossistes ne peuvent plus se satisfaire de baux emphytéotiques, ni de baux à long terme. Ils veulent préserver leurs entreprises et leurs emplois », déclare-t-il.

Comment transmettre une entreprise qui n’a rien à mettre en haut de bilan et qui hésite à investir pour adapter ses installations aux évolutions du commerce ? « On ne parle même pas de patrimoine ; on parle investissements pour le développement de nos outils », plaide cet administrateur de l’Union nationale du commerce en gros de fruits et légumes (UNCGFL). Pour la traçabilité de ses produits, il a investi 380 000 euros dans le froid pour ses trois cases, mais rien ne figure au bilan de la société Sital.

Attirer des activités agroalimentaires autour du Min

Les dirigeants du Min n’ont pas hésité : après avoir consacré 25 millions d'euros à la modernisation des installations, Isabelle Cambier et Didier Delmotte, respectivement directrice adjointe et directeur général, ont enclenché le processus de privatisation. Et ce, alors que de gros opérateurs avaient déjà quitté la place ou menaçaient de la quitter.

Velders (Ribégroupe), qui possédait sept cases sur le Min, a déménagé dans la zone d'activités du Min en quadruplant sa surface, installant une capacité de stockage de 3 000 palettes en chambre froide et triplant son nombre de quais. « Nous n’avons pas pu répondre à leur demande d’acquisitions de l’immobilier », regrette Didier Delmotte. Ce dernier a néanmoins évité que Pomona Passion Froid n’aille construire ses extensions hors du Min en lui accordant un bail précaire… en attendant la privatisation.

Après sept ans de travaux de modernisation, le Min veut passer à la vitesse supérieure et multiplie les initiatives : ouverture d’une cuisine de démonstration, réflexions sur une logistique mutualisée entre grossistes pour fournir les abords immédiats du centre-ville, révision complète du carreau des producteurs, réflexions sur la création d’un atelier de première transformation… et création d’Euralimentaire, à l’image des huit pôles d’excellence développés sur la métropole (voir encadré).

Mais le challenge consiste désormais à attirer des activités agroalimentaires autour du Min. Et dans ce contexte, les négociations avec le voisin Auchan installé sur plus de 60 hectares depuis 1969 sont plus que vitales… d’autant qu’Immochan dispose encore plus de 23 hectares de réserves foncières. Beaucoup plus que les 3 hectares encore disponibles dans l’enceinte du Min.

Euralimentaire, incubateur d’entreprises

Lancé en 2016 par la Métropole européenne de Lille et la Sogemin (société de gestion), le site d’excellence Euralimentaire a pour vocation de doper la création d’entreprises et d’emplois dans le secteur des produits frais sur les 90 communes de la métropole avec l’appui du pôle NSL. Objectif 2018 ? Accompagner vingt start-up et créer une centaine d’emplois en s’appuyant sur trois axes majeurs : logistique, fabrication alimentaire ainsi que qualité et sécurité alimentaire et formation. L’incubation durera au maximum deux ans avant que la start-up ne s’installe dans une pépinière d’entreprises. Un nouvel incubateur (250 m2 de bureaux et six ou sept cellules regroupées dans une case du Min) permettra d’ores et déjà aux six premières start-up sélectionnées le 24 mars dernier de s’installer dans leurs locaux.

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