Distribution
Le miel français adepte des circuits courts
Si la production de miel s’est un peu redressée en 2017, elle demeure très insuffisante par rapport à une demande française toujours bien orientée.
Si la production de miel s’est un peu redressée en 2017, elle demeure très insuffisante par rapport à une demande française toujours bien orientée.
La production française de miel a atteint 19 788 tonnes en 2017, selon FranceAgriMer. C’est 23 % de plus que la très mauvaise année 2016, mais moins qu’en 2015, le climat, les ravageurs et les maladies n’ont pas épargné les ruches, explique l’organisme public. Le miel toutes fleurs reste le miel le plus produit, accroissant même sa part pour atteindre 35,2 % des volumes, suivi par le colza (14,6 %) et le tournesol (11,1 %). Les trois quarts des volumes produits l’an dernier ont été conditionnés en pots par les apiculteurs, contre 58 % un an plus tôt. Par ailleurs, 9,2 % de la production française de miel était bio en 2017, un chiffre en baisse par rapport à 2015 et 2016, mais qui pourrait être amené à progresser au vu des conversions qui augmentent chez les apiculteurs professionnels.
La vente directe progresse
La vente directe représente 40 % du miel vendu par les apiculteurs, c’est 11 points de plus qu’en 2016. Un quart des volumes produits par les apiculteurs français est destiné à l’autoconsommation, aux dons, aux ventes à des proches ou des restaurants… Ce débouché informel a bondi de 13 points en un an. À l’inverse, la vente aux conditionneurs marque le pas puisqu’elle ne concerne que 10 % des volumes contre 23 % un an plus tôt. 8 % des volumes sont destinés à la grande distribution (- 2 points), 7 % à des magasins non spécialisés en bios (-1 point) et 5 % en coopératives (-3 points).
Progression du miel liquide en GMS
Les ménages achètent 55 % des volumes de miel en grande distribution, devant la vente directe (27 %), les magasins spécialisés (14 %) et Internet (3 %). Selon les données du panel Iri, les hypermarchés ont vendu 11 511 t de miel en 2017 et les supermarchés 6 221 t. Des chiffres qui progressent de 2,7 % par rapport 2016. 58 % du miel vendu en GMS est du miel liquide. Entre 2015 et 2017, les ventes de miel liquide ont progressé de 5 % tandis que celles de miels crémeux ne gagnaient que 3,9 %. À 11,03 €/kg l’an dernier, le prix moyen du miel liquide progressait de 1,4 % sur un an tandis qu’à 11,33 €/kg, la hausse du miel crémeux était de 2,1 %.
Les importations ont progressé de 60 % en dix ans
Alors que la demande française a le vent en poupe, la production stagne, ce qui a conduit l’Hexagone à voir ses importations bondir de 60 % en dix ans, selon FranceAgriMer. En 2017, la France a ainsi importé 35 542 t de miel. Moins du tiers du miel consommé en France est produit en France. Avec 6 198 t, c’est l’Ukraine qui est notre premier fournisseur, passant devant l’Espagne (6 096 t). Suivent la Chine (4 211 t) et l’Argentine (2 712 t). Ces chiffres n’impliquent pas que le miel soit produit dans le pays indiqué, mais qu’il est importé à partir de ce pays, il peut être simplement conditionné dans le pays de provenance. En valeur, les importations tendent à progresser : +0,7 % en un an à 155,7 millions d’euros. L’Espagne (28,3 M€) et l’Allemagne (13,2 M€) sont en tête. En 2017, le déficit de la balance commerciale était de 83,5 millions d’euros.