Viande
Le lapin à la conquête des marchés émergents
La baisse de la consommation de viande de lapin a entraîné un repli de la production sur le long terme. Afin de stabiliser l’offre, la filière vise la reconquête de marchés émergents.
La baisse de la consommation de viande de lapin a entraîné un repli de la production sur le long terme. Afin de stabiliser l’offre, la filière vise la reconquête de marchés émergents.
« Actuellement, on assiste à une forme de tassement du repli de la production », déclare Émilie Gillet, directrice du Comité lapin interprofessionnel pour la promotion des produits (Clipp). La filière espère arriver à une stabilisation de l’offre dans l’avenir. Si les inséminations artificielles de lapines ont reculé de 4,4 % en 2019 par rapport à 2018, le repli est moins marqué qu’en 2018 (-9 % par rapport à 2017). L’an dernier, c’est 6,2 % de têtes de moins en un an qui ont été abattues, selon Clipp. Le recul de la production estivale habituelle n’a pas eu lieu cette année expliquant en partie des baisses de production moins significatives que les années précédentes.
Baisse de la consommation
Pour autant, depuis les années 2000, la production française de lapins ne cesse de reculer, provoquée par le tassement de la demande intérieure. En vingt ans, la consommation a été divisée par deux ! Plus récemment, les achats de lapins pour une consommation à domicile ont reculé de 12,4 % en 2019 par rapport à 2018 pour le lapin entier, tandis que les volumes en morceaux affichent un léger repli de 1,5 %, selon FranceAgriMer. Aujourd’hui, les consommateurs recherchent plus de praticité : moins de produits entiers, mais au contraire plus de découpes. Face à cette évolution de consommation, la filière française du lapin vise les marchés émergents en proposant une offre adaptée à ses clients (produits élaborés, facile à cuisiner, désossés).
Des exportations en hausse de 3,8 %
« La restauration hors domicile et l’industrie de produits transformés représentent des leviers importants dans cette démarche », soutient Émilie Gillet. La demande en RHD, un segment en pleine croissance en dehors de la crise du Covid-19, devrait augmenter sur les cinq ans à venir sous l’impulsion d’une demande plus intéressée en produits locaux. De quoi permettre à la filière française de gagner des volumes sur le lapin importé, d’où l’importance de l’étiquetage obligatoire en RHD. Selon le Gira, les volumes de lapins vendus en RHD sont estimés à 3 500 tonnes. 67 % des volumes sont achetés en restauration collective et 33 % par la restauration commerciale. Le lapin chinois congelé trouve essentiellement ses débouchés sur ce marché, soit environ 2 000 tonnes importées en partie via la Belgique. Si l’essentiel des importations provient aujourd’hui de l’Union européenne, notamment de Belgique et d’Espagne, la majorité des importations depuis la Belgique sont en réalité des réexpéditions de lapins chinois. Le solde français des échanges demeure toutefois excédentaire depuis une quinzaine d’années, ceci grâce à la croissance des exportations et au repli des importations en provenance de Chine. En 2019, les volumes exportés ont progressé de 3,8 % tandis que les importations ont reculé de 6,4 %. Si la pandémie du Covid-19 affecte les échanges agroalimentaires, pour la filière lapin cela pourrait représenter une occasion, car les volumes pourraient être redistribués sur le territoire, la France étant exportatrice nette de viande de lapin.