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Résultats financiers
Le groupe Terrena affiche sa solidité face à la crise

Après une année 2019 conforme aux attentes, le groupe coopératif fait preuve de résilience face à la crise sanitaire. Polyvalence et stratégie de filières différenciées seront au cœur de son projet pour les prochaines années.

C’est avec plusieurs mois de retard sur le calendrier initialement fixé, du fait de la crise sanitaire, que les dirigeants de Terrena ont présenté le 20 octobre dernier à Ancenis (Loire-Atlantique) les résultats 2019 du groupe coopératif. Un « exercice satisfaisant au niveau des résultats », a résumé le président de Terrena, Olivier Chaillou. Stable, le chiffre d’affaires du groupe s’est établi à 4,8 milliards d’euros. Le résultat net de la coopérative est revenu dans le positif, à 5,2 millions d’euros (M€), permettant un retour financier de 11,5 M€ aux adhérents. Enfin, l’Ebitda du groupe a atteint les 105 M€, soit l’objectif budgété et une progression de 6 M€ sur l’exercice précédent. « Faire 7 % de gain sur des activités matures veut dire que l’on a travaillé sur la performance et l’efficacité », souligne Alain Le Floch, directeur général de Terrena.

Des surcoûts de 5 à 6 millions d’euros

Mais ce rendez-vous avec la presse, programmé juste avant l’assemblée générale, a surtout été l’occasion d’évoquer la façon dont Terrena a traversé les aléas climatiques et la période de confinement. Sur le premier point, « la baisse de la récolte estivale est d’au moins 30 %, avec des irrégularités territoriales », a précisé Olivier Chaillou. Sur le second, la « résilience » de la coopérative a été le maître mot des responsables de Terrena. Si les surcoûts, liés à la Covid-19 (matériel de protection, baisses de cadences, primes versées aux salariés), sont estimés à 5 ou 6 millions d’euros sur le premier semestre, la coopérative reste « sur la bonne trajectoire » pour ses résultats 2020. Avec néanmoins un point d’interrogation : le niveau qu’atteindra la consommation sur la fin de l’année.

Le meilleur lancement de l’histoire de Nouvelle Agriculture

Plusieurs facteurs expliquent la résistance dont fait preuve Terrena dans ce contexte chahuté. D’abord, la polyvalence de la coopérative et la répartition équilibrée de son portefeuille d’activités entre ses cinq pôles (alliances, volailles, produits carnés, végétal spécialisé, amont). Entre également en compte la dimension principalement franco-française de la coopérative et sa présence sur l’ensemble des marchés, avec un positionnement fort en GMS.

Le dernier facteur de résilience réside dans le choix stratégique opéré il y a plusieurs années de miser sur le développement des filières différenciées qui représentent aujourd’hui 27 % du chiffre d’affaires de Terrena. La filière bio a progressé de 14 % l’an dernier, portée notamment par la performance de la meunerie (+33 %).

La marque La Nouvelle Agriculture a de son côté connu une croissance de 20 % en 2019. Comptant plus de 80 références, elle est présente dans 3 124 magasins. La marque s’est élargie ces derniers mois à de nouvelles gammes en volailles bios et label Rouge, à la pintade, à l’épinard et aux œufs en mai dernier. Un lancement qualifié de « meilleur de l’histoire de Nouvelle Agriculture » par Alain Le Floch. « Ces produits à valeur ajoutée, a-t-il poursuivi, sont restés dans une dynamique positive durant le confinement. » Les produits élaborés se sont également bien comportés, ce qui va inciter la coopérative à rechercher de nouvelles solutions sur l’équilibre matière.

Abattoir d’Ancenis : un projet filière pour Galliance

Cette problématique est un des aspects de l’investissement majeur de la coopérative dans les prochains mois : le nouvel abattoir volailles d’Ancenis. L’outil, qui sera opérationnel en 2022 pour un investissement de 43 M€, sera concentré sur la valorisation des volailles issues de filières différenciées (La Nouvelle Agriculture, AB, label Rouge…). Il intégrera des nouvelles technologies permettant d’améliorer le rendement matière. Des choix forts en matière de bien-être animal ont également été faits, comme un quai d’attente fermé et ventilé, et un tunnel d’anesthésie au CO2.

Véritable projet de filière pour Galliance, cet abattoir collectera les productions de 410 éleveurs dans un rayon de 3 heures autour d’Ancenis. Les 435 salariés du site actuel y seront transférés. En 2019, Terrena a investi environ 70 millions d’euros, 50 dans ses outils industriels et 20 sur l’activité agricole. La coopérative s’est notamment dotée d’un silo de stockage bio à Lusignan (Vienne), lequel est, avec sa capacité de 45 000 tonnes, l’un des plus gros en Europe.

L’accord entre Elivia et Dawn Meats, consolidé, régénéré

Olivier Chaillou et Alain Le Floch ont apporté des précisions sur l’évolution du partenariat en viande bovine entre Elivia et le groupe irlandais Dawn Meats. « L’accord de 2015 a été consolidé, régénéré avec la mise en place de nouvelles synergies », a confié le directeur général. Le scénario aujourd’hui le plus probable est la prise de contrôle d’Elivia par Dawn Meats à l’horizon 2022-2023. Pour Olivier Chaillou, le plus important demeure « la capacité à sécuriser les producteurs, à trouver une valorisation sur des marchés qui peuvent être différents, comme l’exportation ».

La création du poste du directeur du développement agricole, confié à Christophe Couroussé, et son rôle ont enfin été précisés. Il sera notamment chargé de renforcer la dimension territoriale de la coopérative. Et de tracer le chemin pour aller vers une autonomie protéique. « Nous avons beaucoup d’atouts pour réaliser cette utopie », a conclu Alain Le Floch.

Après la consultation, cap sur 2030

Une des priorités de la coopérative pour 2021 sera de finaliser le projet Terrena 2030. Cette feuille de route s’inspirera de la consultation organisée entre décembre 2019 et février 2020 auprès des 21 000 adhérents et des 14 000 salariés. 6 350 d’entre eux ont participé et émis 1 000 propositions. Le besoin d’une communication sur le métier d’agriculteur, l’agriculture de progrès, la question de la rémunération, le souhait d’une proximité avec le consommateur sont ressortis de ce vaste échange. Terrena va revenir prochainement vers ses adhérents via des réunions en petit comité, Covid-19 oblige. Trois points semblent se dégager dans ce futur projet Terrena 2030 : redonner du dynamisme au projet coopératif ; l’autonomie protéique ; l’amplification du développement des filières différenciées.

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