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Tendance
Le digital s’empare du secteur de la restauration

Les solutions et applications pour simplifier et faciliter la gestion des restaurants ont le vent en poupe. Nous sommes encore loin du raz de marée, mais elles s’installent progressivement dans le paysage.

© alphaspirit - stock.adobe.com

À l’occasion de l’édition 2019 du Sirha, plusieurs grossistes ont laissé la possibilité à quelques start-up de présenter leurs activités sur leur stand. Le signe s’il en est que le digital commence à se faire une place dans les assiettes, ou plutôt dans la gestion au quotidien d’un ou de plusieurs établissements de restauration. L’offre digitale tend à se développer, se professionnaliser et se structurer. Ainsi sur le salon, la start-up Too good to go a eu l’occasion de présenter son partenariat avec Sysco France pour sensibiliser à la lutte contre le gaspillage alimentaire. « Nous nous réjouissons de ce partenariat à long terme avec Sysco France, qui nous offre aujourd’hui une exposition de choix en nous accueillant au Sirha pour inciter ses clients à s’engager concrètement contre le gaspillage alimentaire », explique Lucie Basch, directrice de Too good to go.

L’impulsion des distributeurs

Dans le cadre de ce partenariat, Sysco France présentera cette solution à ses clients (restauration, restauration rapide et boulangerie-pâtisserie) et partenaires pour leur permettre de transformer le coût de leurs pertes en revenu. Transgourmet et Pomona ont également accueilli plusieurs start-up sur leurs stands durant ces cinq jours de salon. « Aujourd’hui, des centaines de start-up couvrent à la fois les besoins “back-office” des restaurateurs comme les approvisionnements, les plannings, la gestion des opérations d’auto-contrôle… et les besoins “front office” : réservation en ligne, le click and collect, la lutte contre le gaspillage, etc. », observe François Blouin, dirigeant-fondateur de Food Service Vision.

Les professionnels du food service prennent le tournant du digital

Au-delà de l’offre proposée par ces start-up, les fournisseurs eux-mêmes changent leur manière de faire. Les industriels prennent un léger tournant en facilitant l’accès à leur offre par des sites Internet modernisés. « Les professionnels du food service prennent le tournant du digital en offrant à leurs clients des sites de vente en ligne davantage ergonomiques et adaptés à leurs besoins. Pour ne citer qu’eux : Metro, Promocash, Episaveurs, Passion Froid et Relais d’or Miko ont refait leur site Internet ou leur application de commandes », détaille François Blouin.

Des niches à prendre

Certaines start-up se sont mises sur des créneaux de niche. C’est le cas de la plateforme Avec plaisir qui vise les allergiques ou les intolérants alimentaires. Cette jeune entreprise, créée en 2018, répertorie les commerces de bouche (restaurants, boulangeries, glaciers…) proposant une offre susceptible de convenir à des allergiques ou intolérants. Les établissements sont classés selon trois critères et selon une grille méthodologique construite en lien avec Mérieux Nutrisciences. « Des audits sur place peuvent être réalisés par des consultants seniors de Mérieux Nutrisciences. Il s’agit d’une visite conseil pour aider par exemple le restaurateur à construire son offre afin qu’elle soit adaptée à une intolérance ou une allergie », précise Julie Maillard, fondatrice de Avec plaisir.

La start-up a réalisé une levée de fonds de 200 000 euros en deux fois grâce à Mérieux Nutrisciences. La première de 100 000 euros a été terminée en octobre 2018, tandis que la seconde du même montant doit se faire au cours des mois de mars ou d’avril 2019. Dans la partie professionnelle de son site Internet, Avec plaisir référence des fournisseurs susceptibles d’intéresser les commerçants.

Des freins à lever

« La plupart des outils disponibles font preuve d’ingéniosité. La qualité des solutions et applications proposées est totalement à la pointe. Les Français n’ont rien à envier aux Américains par exemple, explique Nicolas Nouchi, directeur général de CHD Expert Europe, toutefois les utilisateurs se cherchent encore. Cela viendra plus facilement des distributeurs. »

La plupart des outils disponibles font preuve d’ingéniosité

Des grossistes qui doivent encore lever quelques freins pour multiplier les utilisations. « L’impossibilité de négocier les prix, l’attachement à la commande par téléphone, le manque d’information sur la disponibilité des stocks », restent les freins principaux, selon François Blouin.

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