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Filières agricoles
Le bio, axe de valorisation en Haute-Marne

L’agriculture haut-marnaise, tournée vers les productions de masse, se tourne peu à peu vers la valorisation de son territoire. Des filières bios avec outils de transformation se mettent notamment en place.

Les projets de valorisation de l’activité agricole et alimentaire fourmillent dans le département de la Haute-Marne, constate son conseil départemental, qui mène depuis trois ans une campagne de promotion de son territoire, dont la population baisse régulièrement. Organisée autour d’une production de céréales et d’oléagineux transformée ailleurs et d’un élevage laitier productif, l’agriculture départementale évolue rapidement grâce au développement de l’agriculture biologique et de la transformation.

« Le développement du bio s’est intensifié dans le département ces dernières années », confirme Christophe Fischer, président de la chambre d’agriculture jusqu’à juin 2019, dont la ferme de 800 hectares est elle-même en première année de conversion. « Depuis deux ou trois ans, des exploitations céréalières de grande taille produisant du blé, du tournesol, de la luzerne, du soja ont choisi cette direction, ce qui a joué un rôle d’accélérateur », poursuit-il. Selon l’Agence bio, le nombre d’exploitations produisant en bio a augmenté d’un tiers en Haute-Marne entre 2017 et 2018, avec 141 fermes sur 8 000 hectares. L’addition des surfaces en conversion permet même d’envisager un doublement de ce chiffre d’ici à trois ans.

Saveur de mets produit des huiles végétales bios

Parallèlement à ce phénomène, des activités alternatives ou complémentaires à l’agriculture principale ont été créées, à l’initiative d’exploitations existantes ou à l’occasion d’installations. « On a vu par exemple se développer la culture de la lentille – y compris bio – et apparaître des projets d’ateliers de poulet sous label ou de porc fermier », analyse Christophe Fischer. De petites industries sont venues se greffer sur cette tendance.

À Auberive, une jeune entreprise, Saveur de mets, a implanté en 2018 son site de production d’huiles végétales issues de cultures biologiques. Elle indique s’approvisionner en matière première (cameline, chanvre, chardon marie, chia, carthame, colza, graines de courge, tournesol, etc.) dans un rayon de moins de 250 km.

Le secteur de l’élevage n’échappe pas à cette tendance. Parallèlement au Caprice des dieux de Savencia produit à Illoud, la filière laitière locale a développé ses fromages de terroir. Le langres fait partie des appellations les plus dynamiques. Les tonnages, partis de 220 tonnes, ont progressé régulièrement, pour atteindre 660 tonnes, dont une centaine de tonnes de langres fermiers. L’élevage laitier participe également au rayonnement des appellations époisses et brie de Meaux dont les zones d’appellations s’étendent sur quelques communes de la Haute-Marne, mais aussi à celui de l’emmental grand cru label Rouge, produit par Sodiaal.

Nous avons bon espoir de remettre en place un abattoir à Chaumont

La dynamique de valorisation est plus difficile à engager pour les élevages de bovins et d’ovins, en l’absence d’outils modernes d’abattage. « Mais nous avons bon espoir de pouvoir remettre en place à Chaumont avec les collectivités locales un petit abattoir qui soit dimensionné aux besoins locaux », indique-t-il. « En l’absence de structure de grande taille, l’objectif est de permettre aux éleveurs de disposer d’un outil multi-espèce permettant notamment de desservir la restauration collective », précise Christophe Fischer.

La mode de la spiruline

La diversification de l’agriculture en Haute-Marne prend des directions inattendues. L’unité de méthanisation du Gaec de la Ferme laitière de l’écluse, à Hâcourt, lui permet depuis trois ans de chauffer deux bassins produisant de la spiruline, une algue aujourd’hui très appréciée pour ses vertus énergisantes. Récoltée et séchée à moins de 42 degrés, elle est vendue déshydratée, en brindilles, en poudre ou en comprimés. La production annuelle, de 500 kilogrammes à 1 tonne, a rapidement trouvé son public sur un marché en pleine croissance et longtemps dominé par les importations. Une centaine de fermes en France produirait aujourd’hui de la spiruline et soixante-dix ont un projet en réflexion.

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