Laurent Leboisne, Weexa : « La blockchain s’associe à l’échange de données »
Selon Laurent Leboisne, acteur de la dématérialisation des flux de données, les entreprises partenaires doivent faire communiquer leurs systèmes d’information, et elles peuvent étendre leurs possibilités grâce à une blockchain.
Laurent Leboisne dirige Weexa en France.
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Weexa
Ingénieur en informatique, Laurent Leboisne dirige Weexa en France, une société spécialisée dans la gestion et le pilotage des flux B2B de bout en bout. Il attend des demandes croissantes des entreprises en matière de traçabilité des chaînes d’approvisionnement complexes, de réactivité et d’anticipation.
Quelles sont les compétences de Weexa ?
Laurent Leboisne - Weexa est né de deux sociétés fusionnées en 2020, qui sont Eumatech, spécialisé dans le pilotage de flux d’information, et EDI Xperts, spécialisé dans l’intégration de données. Notre métier est de rendre les systèmes d’information communicants. Nous couvrons l’ensemble des services de pilotage de flux depuis la source d’extraction de la donnée jusqu’à l’application cible. En complément, nous offrons à nos clients des services d’intégration des flux B2B dans l’ERP SAP, de mise en place de solutions de gestion d’entrepôts et d’optimisation du transport. Nous avons acquis en septembre 2021 la société EDT à Grenoble, fournisseur de solutions de gestion d’échange de données et de dématérialisation des factures, qui a notamment pour clients des groupes comme Le Duff, Lactalis ou KingFisher.
Weexa est un groupe leader en Europe, au Maroc, qui est le pays d’origine d’Eumatech, et est aussi présent au Japon, en Thaïlande, en Turquie et au Mexique. Cette répartition géographique nous permet d’accompagner nos clients dans ces différents pays et d’offrir des services en 24h/7j.
Vous proposez de combiner la blockchain à l’EDI, l’échange de données informatisé. Quel type de blockchain et dans quel intérêt ?
L. L. - Notre offre se situe dans le périmètre sécurisé d’une blockchain privée. Ce registre numérique infalsifiable, faisant office de tiers de confiance, trace les échanges de la chaîne logistique, qu’il s’agisse de date, de lieu, de moyen de transport ou de durée de conservation, afin d’assurer un suivi complet de la chaîne logistique depuis la fourniture de matières premières jusqu’à la vente de biens de consommation.
L’ensemble des acteurs de cette chaîne logistique partage ce registre numérique infalsifiable. Nous avons comme clients des grandes sociétés de l’agroalimentaire, de la logistique et du transport, qui sont en mesure d’offrir une vision globale de leur supply chain à leurs clients. La blockchain associée à l’EDI renforce la possibilité pour les différentes parties prenantes de tracer les différents lots et de retirer au plus vite du marché les lots suspects avant qu’ils ne contaminent des consommateurs.
Au-delà de la traçabilité, quels usages d’une blockchain envisagez-vous ?
L. L. - Les circuits courts se développent, mais tous les acteurs de la chaîne logistique ne sont pas informatisés. La blockchain donne à tous ces acteurs la possibilité d’enrichir la traçabilité de biens à partir d’une simple connexion internet.
Autre possibilité d’utilisation de la blockchain : dans un contexte de fluctuation tarifaire rapide et récurrente des matières premières, un de nos clients réfléchit à un projet d’utilisation de la blockchain pour gérer les avenants contractuels avec les fournisseurs. Ce type de blockchain orientée « smart contract » est une variante d’utilisation de cette technologie. En faisant office de tiers de confiance, la blockchain offre une grande souplesse dans la relation avec les fournisseurs et facilite la gestion des mises à jour contractuelles déclenchées par les variations de prix incessantes.