Lapin : « La transition est engagée » vers des élevages alternatifs
L’interprofession de la filière lapin souhaite poursuivre la recherche d’un système d’élevage cunicole alternatif avec plus de bien-être, mais aussi rentable, ergonomique et une biosécurité maîtrisée.
« La transition de l’élevage cunicole vers de nouveaux modes de logement où les animaux peuvent mieux exprimer leur comportement naturel est engagée », assure Émilie Gillet, directrice du Clipp. Aujourd’hui, les systèmes d’engraissement alternatifs des lapins sont en cours de déploiement grâce à plusieurs années de recherche, tantôt publique, pilotée par l’Inrae, tantôt privée, comme Loeul et Piriot et sa démarche Lapin et Bien. « L’idée est de ne pas s’enfermer dans un modèle unique », souligne-t-elle.
La recherche sur la maternité doit continuer
En revanche, pour le segment de la maternité, c’est plus difficile, car comme dans la nature, après avoir mis bas, les femelles ont besoin de s’isoler. « Quand les lapines sont mises ensemble au nom du bien-être animal, c’est très contre-productif. Elles se bagarrent et se blessent », note Émilie Gillet. L’engraissement et la maternité doivent ainsi faire l’objet d’approches différentes, tout en restant viable économiquement et ergonomique pour l’éleveur. « Il y a eu un gros travail de démédication en cours ces dernières années, pour réduire l’administration d’antibiotiques pour les animaux. Les nouveaux systèmes doivent intégrer cette dimension sanitaire et notamment de biosécurité pour ne pas gâcher les efforts qui ont été fournis », note Émilie Gillet.
Le Clipp demande aussi que la transition soit progressive afin d’emmener toute la filière simultanément. « La Belgique et l’Allemagne ont interdit la cage trop rapidement. Les éleveurs qui ne répondaient pas aux exigences du décret et qui n’étaient pas dans la capacité d’investir ont arrêté l’élevage de lapins. Il y a eu un vrai coup de frein dans ces deux pays », conclut Émilie Gillet.