CUNICULTURE
Lapin : des cours élevés mais une filière en difficulté
La répercussion de la hausse du coût de l’alimentation des lapins dans les prix à la production donne de l’air aux éleveurs, mais pas assez pour sortir l’amont des difficultés qu’il rencontre, notamment dans le domaine sanitaire.
À 5,72 €/kg en moyenne sur les neuf premières semaines de 2019, la carcasse standard de lapin à Rungis s’échangeait à des prix 36 % supérieurs à leur niveau d’un an plus tôt. Cette hausse notable des cours a commencé à l’automne dernier, quand le principal abatteur, le groupe ALPM a annoncé indexer le prix des lapins sur celui de l’aliment. À 104,38 points en janvier, l’indice Itavi du coût des matières premières entrant dans l’alimentation des lapins s’affiche bien au-dessus de son niveau de la même date de 2018 (79,17 points). C’est d’ailleurs cette envolée des tarifs qui a poussé la filière à intégrer ce paramètre dans les prix d’achat, afin de sécuriser une production très fragile.
Chute de la production et craintes pour l’avenir
En 2018, 3,8 millions de lapines ont été inséminées, c’est 9,1 % de moins qu’en 2017. Les abattages contrôlés de lapins ont en parallèle reculé de 7,1 % en tonnes et 6,2 % en têtes sur un an, relève l’Itavi. En cause, le VHD, un virus très virulent qui touche de nombreux élevages. Les pertes seraient importantes, d’autant plus que le vaccin est onéreux. Tant que la pression du virus restera forte, l’activité d’élevage comportera un risque plus important. De plus, à l’heure où de nombreux éleveurs partent en retraite, trouver la relève s’avère une gageure.
Dans ce contexte, les volumes n’ont pas été suffisants cet hiver. Or, les achats des ménages sont en chute libre (-14,2 % en 2018 par rapport à 2017, note l’Itavi). Pour un produit souvent acheté par impulsion, afficher des prix plus élevés, être moins présent dans les rayons et moins mis en avant faute d’offres alimentent le cercle vicieux de la déconsommation.