L’annonce de Saipol fait pression sur les cours du colza
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Semaine du 3 au 10 octobre. Commençant la semaine 40 en hausse, les cotations de la graine de colza sur le marché physique hexagonal ont finalement cédé du terrain en fin de semaine dernière et en début de semaine 41, essentiellement du fait du projet de Saipol, premier triturateur français, de diviser par 2 sa production de biodiesel entre 2017 et 2018. « Face à la menace du biodiesel argentin, le groupe Avril présente un projet de recours à l’activité partielle concernant les sites de production de biodiesel et de trituration de sa filiale Saipol […] La production d’ester de colza pourrait être inférieure à 0,7 Mt en 2018, contre 1,3 Mt en 2017 », a indiqué le groupe industriel, le 6 octobre. Les volumes de graines triturées tomberaient à 2,5 millions de tonnes (Mt) en 2018, contre 3,5 Mt en 2017, d’après la même source.
Les derniers chiffres du Malaysian palm oil board (MPOB) concernant l’huile de palme malaisienne pourraient peser davantage sur les marchés français et européens. Selon lui, les stocks malaisiens atteindraient 2 Mt, en hausse de 4 % par rapport à septembre, des chiffres supérieurs aux attentes du marché. La demande indienne n’aurait finalement pas été aussi ferme qu’attendu.
Pourtant, les cours du colza européen étaient dans un premier temps soutenus par la fermeté de ceux du soja coté à Chicago, en raison des conditions climatiques défavorables en Amérique latine. Dans le détail, la sécheresse au Brésil ralentit les travaux de semis. En Argentine, c’est l’excès d’humidité qui freine les emblavements. Aux États-Unis, le bas niveau des fleuves a engendré une flambée des cours locaux des frets fluviaux, agissant par ricochet sur ceux de la graine de soja. En matière d’échanges, les vendeurs français sont peu enclins à se positionner, jugeant les prix trop bas.
Bonne récolte hexagonale en perspective
En tournesol, l’abondance des volumes hexagonaux, selon les échos du marché, empêche toute hausse des prix. La demande des industriels est aux abonnés absents sur le rapproché, mais bien présente à partir de janvier, déclenchant un courant de transactions à partir de cette échéance. D’autres pourraient suivre, d’après un analyste privé. Du côté des protéagineux, c’est une nouvelle fois le calme plat. Les prix ont tendance à reculer, tous produits confondus (pois jaune, pois fourrager), faute de demande.