Lait : la grogne des producteurs s’amplifie
Depuis le 22 janvier, date de dénonciation du système d’amortissement des variations du prix du lait, les producteurs de lait font monter la pression dans toute la France sur les transformateurs et les coopératives. En Rhône-Alpes, les manifestations se sont multipliées depuis lundi Les producteurs ont bloqué, successivement, les accès de l’usine Nestlé d’Andrézieux-Bouthéon, dans la Loire, et en début de semaine ceux d’Orlac à Vienne et de Danone à Saint-Just-Chaleyssin, en Isère. En moyenne, un producteur de lait rhônalpin fournit 150 000 litres de lait par an pour un revenu disponible de 900 E par mois. Pour Gérard Bazin, membre de la Fédération Nationale des Producteurs de Lait (FNPL) et délégué dans le Rhône la baisse des prix « est inacceptable. Nous préconisons d’autres solutions comme la mise en place d’une caisse de péréquation pour réaliser des économies d’échelles sur le segment beurre et lait en poudre ainsi qu’un rééquilibrage des rapports de force entre les fournisseurs et les centrales d’achats». En effet, les producteurs estiment qu’il est un peu facile de répercuter systématiquement les difficultés du marché sur eux et plaident des risques de faillites si une nouvelle baisse vient s’ajouter à celle connue en 2003 (-2%). « Nous avons jusqu’au 5 février, date de la facturation des livraisons de lait du mois de janvier, pour trouver un accord national ou des accords régionaux avec les industriels et les coopératives. En attendant, le mot d’ordre de la FNPL est d’amplifier les actions au niveau régional pour faire revenir à la table des négociations les industriels et appeler les pouvoirs publics pour un arbitrage», reprend Gérard Bazin.