Emploi
L’agroalimentaire breton offensif sur le recrutement
L’industrie agroalimentaire bretonne a besoin de bras et le fait savoir avec le soutien de Pôle Emploi et de l’Apec. Explications avec l’Association bretonne des entreprises alimentaires.
Covid-19 ou pas, il faut continuer à recruter efficacement pour remplacer ceux qui partent en retraite ou tout simplement faire face à la croissance d’activité des entreprises. C’est le sens de la Semaine de l’emploi agroalimentaire en Bretagne qui a démarré lundi 16 novembre. Dans cette action, les trente-sept agences Pôle Emploi de la région sont mobilisées aux côtés de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) et de l’Association bretonne des entreprises alimentaires (ABEA), maître d’œuvre de l’opération.
9 000 CDD signés en 2019
« Le secteur représente en Bretagne 70 000 emplois salariés répartis sur 4 000 sites et les besoins des acteurs sont constants, à tous les niveaux, pour des non-diplômés et des cadres, expérimentés ou juniors », explique Marie Kieffer, déléguée générale de l’ABEA. L’agroalimentaire breton a signé 9 000 contrats à durée indéterminée en 2018 et autant en 2019. La part de l’intérim représentait « à peu près la même chose », précise Marie Kieffer. Toutefois, en 2020, avec la survenue de la pandémie liée au coronavirus, le coup de frein a été brutal. Pour les offres d’emploi des cadres, par exemple, « on a observé une baisse de 32 % en France, explique Olivier Maurin, délégué régional Bretagne de l’Apec. En Bretagne, elle a été légèrement inférieure, de -28 %, grâce à la résilience de l’agroalimentaire. »
Le premier confinement a fortement chahuté le secteur en Bretagne. L’ABEA ne dispose pas de la part du chiffre d’affaires réalisée par les industries agroalimentaires (IAA) bretonnes avec la restauration hors domicile, totalement arrêtée pendant le premier confinement.
En revanche, elle livre un autre indicateur : « 60 % des IAA ont connu une baisse de chiffre d’affaires pendant le premier confinement, et 23 % d’entre elles ont connu une baisse de chiffre supérieure à 50 % », précise Marie Kieffer. Pour autant, les besoins en recrutement des acteurs de l’agroalimentaire restent importants, même s’ils sont moindres que les années passées. 2018 et 2019 ont, de ce point de vue, constitué des années difficiles en la matière. Les opérateurs ne parvenaient pas toujours à trouver les personnels en production, maîtrise, qualité, etc.
Une Semaine de l'emploi renouvelée chaque année
« C’est pourquoi, en plus d’actions spécifiques lancées les années passées (Agil’Agro, actions de sensibilisation pendant le CFIA…, NDLR), l’ABEA a décidé de lancer cette année la Semaine de l’emploi. Un évènement qui devrait se renouveler chaque année désormais », souligne la déléguée générale. Une trentaine de rencontres avec des entreprises et actions diverses ont lieu dans les agences de Pôle Emploi. Pour chacune de ces opérations, une soixantaine de personnes se sont déjà inscrites. De nombreux postes en CDD sont actuellement proposés sur tout le territoire pour fabriquer les produits festifs de fin d’année.
L’Apec a fort à faire pour satisfaire la trentaine de postes de cadres disponibles immédiatement en Bretagne. Le ralentissement général de l’économie durant le second confinement pourrait paradoxalement faire le jeu de l’agroalimentaire. Cette semaine pourrait être utile à deux niveaux : améliorer l’image de l’agroalimentaire et recruter plus facilement.