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France Relance
L’agroalimentaire, acteur de la relocalisation industrielle en France

La structuration des filières alimentaires se joue particulièrement à l’échelon régional. À cet égard, les industriels de l’agroalimentaire cherchent à profiter du plan de relance.

Relocalisation
© Julien Eichinger - Stockadobe.com

L’objectif de relocalisation est inclus dans les trois volets du plan de relance : l’écologie ; la compétitivité ; la cohésion. Il vise notamment à davantage d’autonomie nationale en matière de protéines végétales en impliquant tous les maillons des filières à travers un fonds de 100 millions d’euros. Il vise à faciliter la croissance et l’investissement des PME et ETI créatrices d’emplois dans les territoires. Un des budgets importants, dont ces entreprises doivent bénéficier, est la réduction de moitié des impôts de production *.

La « relocalisation » proprement dite est dotée d’un budget de 1 milliard d’euros divisé en deux parties : 600 millions d’euros pour soutenir l’investissement dans cinq secteurs stratégiques (la santé, les intrants critiques pour l’industrie, l’électronique, l’agroalimentaire et les applications industrielles de la 5G) et 400 millions d’euros pour favoriser le développement de « projets industriels dans les territoires » dans le cadre du programme territoires d’industrie. Ces investissements territoriaux seront « les plus structurants » parmi les projets de création ou d’extension de sites, de modernisation, d’acquisition de nouveaux équipements ou autres.

Des projets à plusieurs fins

Le fonds de 600 millions d’euros destinés aux cinq secteurs stratégiques consacre déjà 100 millions d’euros à trente et un projets désignés en 2020. Parmi les premiers lauréats, Lesaffre est une des entreprises gagnantes de la sphère agroalimentaire.

Le fonds destiné à soutenir des projets d’investissement industriels dans les territoires est de son côté mobilisé à hauteur de 150 millions d’euros. La Banque des territoires constate que « la plupart de ces projets comportent un volet "décarbonation" ». Elle donne pour exemple Rochias, qui transforme en poudre de l’ail, oignon et échalote (une alternative aux importations de Chine). Rochias entend doubler sa production dans le Puy-de-Dôme, installer une centrale photovoltaïque et récupérer de la chaleur. Un projet exemplaire promettant 50 à 60 emplois, qui reçoit 376 000 euros sur 470 000 euros d’investissement.

À l’échelle de la Provence-Alpes-Côte d’Azur, quatre entreprises agroalimentaires ont été retenues sur les vingt et un lauréats de 2020. L’un d’eux, celui de Pâtes fraîches Provence-Côte d’Azur, est également accompagné pour mettre en œuvre sa transformation vers l’ndustrie du futur grâce à Parcours Sud Industrie 4.0.

Besoin de première transformation

Créer des industries de première transformation agricole est un objectif récurrent des régions. Vincent de Lagarde, délégué général de l’Area Occitanie, mentionne : « Les fabricants de glace ont besoin de purée de fruits, les fabricants de biscuits ont besoin de beurre. »

Les associations agroalimentaires régionales sont très mobilisées. À l’Aria Nouvelle-Aquitaine, la déléguée générale Véronique Hucault espère que les prochains appels d’offres cibleront mieux les TPE et PME que ceux de 2020. À cause de planchers trop élevés, l’Aria Nouvelle-Aquitaine a présenté moins de dix dossiers l’an dernier à des fins d’investissements industriels en territoires et de résilience. Globalement, les associations régionales saluent le plan de relance. Selon Jean-Michel Salon, délégué général de l’Aria Sud, ce plan et celui du conseil régional Paca ont repris bon nombre des recommandations précises élaborées en juin par l’organisation ; les industries agroalimentaires régionales « ont ainsi su se saisir des dispositifs proposés », considère-t-il.

Les dossiers agroalimentaires sont nombreux à l’échelle nationale. Mais gare aux frustrations. À l’Area du Centre-Val de Loire, si LSDH a reçu 800 000 euros d’aide à l’investissement dans le territoire d’autres projets d’envergure et « offensifs » n’ont pas été retenus en 2020.

L’industrie essaiera de capter des salariés démobilisés de l’industrie aéronautique

L’attractivité d’employeur du secteur alimentaire restera un frein, en dépit de l’objectif de maintien de l’emploi du plan de relance. « L’image de l’agroalimentaire est un vrai enjeu de relocalisation », estime Vincent de Lagarde. « L’industrie essaiera de capter des salariés démobilisés de l’industrie aéronautique de la région toulousaine », précise-t-il.

* Cotisation foncière des entreprises (CFE), cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB).
 

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