Bilan 2017
L’agriculture biologique progresse, les importations aussi
En 2017, l’agriculture biologique a représenté 6,6 % de la surface agricole utile française, pour un marché de 8,3 milliards d’euros, en croissance de 17 %. Les importations ont augmenté pour représenter 31 % de la consommation des produits biologiques.
En 2017, l’agriculture biologique a représenté 6,6 % de la surface agricole utile française, pour un marché de 8,3 milliards d’euros, en croissance de 17 %. Les importations ont augmenté pour représenter 31 % de la consommation des produits biologiques.
En 2017, 69 % des produits bios consommés en France étaient d’origine française, contre 71 % en 2016, selon les estimations de l’Agence bio, présentées le 1er juin dernier à la presse. Les importations ont augmenté faiblement par rapport à 2016 dans les secteurs des œufs et des produits laitiers, mais plutôt fortement dans ceux des fruits, des produits traiteur et surgelés. En 2016, 43 % des fruits bios consommés étaient français, contre 39,9 % pour cette année.
Pour le directeur de l’Agence bio, Florent Guhl, le désir de consommer des fruits et légumes en contre-saison est pour beaucoup dans cette évolution. « En analysant la progression des importations, nous avons fait plusieurs constats. D’abord, il y a un phénomène conjoncturel dans le lait en 2017, car les volumes d'exploitations en conversion en 2016 n’étaient pas encore sur le marché. Cela s’est combiné à des difficultés liées à la sécheresse qui a fait baisser la production. Ensuite, il y a la consommation de produits exotiques en épicerie et en fruits. Enfin, la consommation en contre-saison pousse aussi les importations, notamment pour les tomates », explique Florent Guhl.
La consommation en contre-saison pousse aussi les importations
Ces importations ont augmenté dans un contexte où le marché total des produits biologiques a également progressé. Son chiffre d’affaires est estimé à 8,3 milliards d'euros, en croissance de 17 % par rapport à 2016.
Les GMS prennent le pas sur les magasins spécialisés
La balance commerciale de la France en produits biologiques reste déficitaire, malgré des exportations en hausse de 12 %. « On estime le déficit de la balance commerciale entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros, dont 1,1 milliard dus aux produits exotiques en provenance des pays tiers », indique le directeur de l'Agence bio. Dans le cadre du plan Ambition bio 2022, ce sujet des importations va être mis sur le devant de la scène. « La vitesse de développement de la consommation, notamment en fruits et légumes peut poser ce problème des importations. Autant en grandes cultures, on peut viser l’autosuffisance dans les deux à trois ans, autant sur les fruits et légumes, c’est compliqué. Il y a une dynamique très très forte, mais on ne veut pas que les producteurs se lancent dans les conversions à la va-vite. Ce sujet va être le plus regardé. On veut aussi faire de la pédagogie sur les produits de saison. Cela peut régler une partie de la question », détaille Florent Guhl.
En 2017, plus de 5 000 exploitations se sont engagées dans le bio, qui représente désormais 6,6 % de la surface agricole utile en France. Pour Florent Guhl, l’objectif de 15 % d’ici à 2022, est « vraiment atteignable ». Et dans ce contexte d’augmentation forte de la demande, la grande distribution prend le pas sur les magasins spécialisés. En 2017, la part des marchés de la grande distribution a gagné 1,2 point à 46 %, tandis que les magasins spécialisés ont connu une croissance de 15 % contre 25 % en 2016.