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L’agneau à la fête grâce à l’Aïd

L’Aïd el-kebir, fêté vendredi, dynamise depuis plusieurs semaines les ventes de viande ovine. Une aubaine pour la filière qui, malgré tout, s’inquiète de la baisse régulière de la consommation des ménages français.
L’Aïd el-kebir, ou « fête du sacrifice », est le rite le plus important de l’Islam. Cette tradition, très suivie, se traduit par un net regain d’intérêt pour la viande ovine. Les opérateurs sont d’ailleurs rodés. Si quelques abattages clandestins ont encore lieu, la situation est plus saine qu’auparavant, grâce à une meilleure organisation et une bonne anticipation des festivités, tant de la part des vendeurs que des acheteurs. Ainsi, depuis deux à trois semaines, les commandes affluent aussi bien sur les marchés en vif que dans les outils d’abattage. Et, dans un contexte d’offre toujours aussi limitée, les cours progressent. Selon FranceAgriMer, le prix moyen pondéré de l’agneau a gagné 18 centimes début novembre, et semblait vouloir continuer sur sa lancée la semaine dernière, bien que les sorties aient été un peu plus larges. Tous les lots d’agneaux, quelles que soient leur qualité et leur origine, ont profité de ce dynamisme ambiant, la faiblesse de l’offre restant de rigueur semaine après semaine.
Selon l’Institut de l’élevage, notre production s’est élevée à 64 500 tonnes équivalent carcasse en cumul de janvier à septembre, soit une baisse de près de 8 % en un an. Un mouvement baissier que l’on retrouve chez nos voisins et principaux partenaires européens, l’Irlande et le Royaume-Uni.
Reste que les niveaux de prix atteints à tous les maillons de la filière, s’ils ne freinent pas ­ou très peu le niveau de la consommation pendant l’Aïd, limitent sérieusement les achats des ménages depuis plusieurs mois déjà, pour ne pas dire depuis plusieurs années.

Une demande en trompe-l’œil
Toute la filière en a conscience : la forte demande de ces dernières semaines n’est que passagère et ne laisse qu’une petite trêve aux éleveurs et aux entreprises agréées pour l’abattage rituel, avant le retour de la grisaille. Depuis plusieurs années, la viande ovine est délaissée, et 2009 ne bouleverse pas les habitudes. Selon les derniers relevés du panel Secodip, les achats des ménages en grande distribution seraient en repli de 2,3 % sur un an se terminant début octobre, comparé à la même période un an plus tôt. Dans le même temps, le prix moyen au détail aurait progressé de 1,2 %, à 11,90 euros le kilo. Or, dans la conjoncture actuelle, le commerce ne semble pouvoir s’activer qu’au prix d’efforts tarifaires substantiels pour proposer des produits plus attractifs. Efforts rendus très difficiles par le manque chronique de marchandise. Les prochains mois s’annoncent par conséquent des plus calmes, pour les abattoirs comme pour les grossistes. Si les fêtes de fin d’année sont peu propices à l’agneau, les premiers mois de l’année ne le sont pas plus. Et seules les fêtes de Pâques peuvent désormais animer la demande.
Reste qu’il sera délicat à l’abattage de faire pression sur les cours du vif, faute de volumes suffisants en France, en Europe mais aussi en Nouvelle-Zélande.

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