Excepté pendant le ramadan, la demande française a été plutôt calme cette année. Faute de produits importés moins chers, certains ménages se sont détournés de l’agneau. Mais la clientèle fidèle à l’origine France a été plus que jamais au rendez-vous.
Le ramadan touche à sa fin et les commerçants peuvent déjà dresser un premier bilan favorable. Alors que les opérateurs s’inquiétaient de la consommation, la moitié du ramadan étant en période de vacances scolaires, le bilan s’avère plutôt positif. L’impact est perceptible sur les viandes halal car chez certains détaillants, les volumes vendus peuvent doubler dans cette période. Phénomène d’importance, car d’après une étude du ministère de l’Agriculture de 2005, les musulmans consomment 30 à 40 % de viande de plus que le reste de la population.
L’export néo-zélandais s’oriente vers l’Asie et l’Amérique du Nord
Dans le cas de l’agneau, les détaillants avouent avoir nettement ressenti un « effet ramadan », avec une demande bien présente depuis la mi-août. Après un point culminant pour l’Aïd el-Fîtr vendredi 3 septembre, la demande se calme rapidement désormais. Cependant, comme les disponibilités sont elles aussi moindres, les prix pourraient rester globalement stables. L’attention des professionnels va maintenant se tourner vers l’Aïd el-Kebir, aux alentours du 16 novembre prochain.
Actuellement, le prix moyen de l’agneau à Rungis est supérieur à ceux de 2008 et de 2009. Ce n’est pas tant le prix qui est plus élevé au stade entrée abattoir, mais la pression des exportations qui est moins forte depuis le début de l’année. En juin, les achats de la France auprès de ses principaux fournisseurs, l’Irlande, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande, ont baissé respectivement de 25 %, 10 % et 2 % par rapport à 2009. Au Royaume-Uni, les disponibilités sont moindres, suite à la forte décapitalisation de 2009 (en mai, les abattages étaient 10 % sous leur niveau de 2009). De plus, la parité euro-livre sterling était moins favorable en 2010 qu’en 2009. En Nouvelle-Zélande, la production ovine augmente pourtant, la productivité des brebis s’étant bien rétablie. Mais l’export néo-zélandais se destine maintenant principalement aux marchés nord-américains et asiatiques, en forte croissance. D’après Agreste, les importations totales en France de viande ovine ont baissé de près de 13 % au premier semestre par rapport à 2009.
Cette baisse des disponibilités a eu un effet sur la consommation. Avec moins de marchandises importées, le prix de détail de l’agneau était plus élevé cette année (+2,4 % au premier semestre 2010 par rapport à la même période de 2009). La consommation de viande ovine a diminué au premier semestre 2010. En cumul depuis janvier, les achats d’agneaux dans les grandes surfaces ont baissé de 6 %, d’après l’Institut de l’élevage. Sur la même période, ils augmentaient de 1 % en boucherie traditionnelle. L’agneau de qualité, d’origine française, rencontre de plus en plus d’adeptes. Alors que l’Institut de l’élevage estime que nos abattages de 2010 termineront l’année en recul de 2 % par rapport à 2009, la demande ne donne pas de signes de faiblesse.