L’agitation s’est calmée
Aux dernières semaines agitées et d’une grande volatilité, a succédé une période de consolidation marquée par des mouvements de prix modestes comparés aux poussées de fièvre ou aux chutes de température des trois précédentes semaines.
Période du 12 au 19 octobre. Depuis notre dernière chronique, les cours du blé ont rétrogradé sans à-coup de quelque 10 euros, les autres céréales s’inscrivant dans le même courant. Les bilans prévisionnels de FranceAgriMer que nous avons commentés la semaine dernière n’ont pas créé de surprise, confirmant l’exceptionnelle campagne d’exportation de blé tendre et notamment le succès des ventes à l’Égypte.
Blé : France et États-Unis se partagent le marché égyptien
Les engagements d’achats égyptiens en blé français, à la date du 12 octobre, représentaient 1,5 million de tonnes (Mt), soit 450 000 t de plus qu’à la date correspondante de l’an dernier, soit encore 49 % des achats effectués par l’organisme officiel égyptien, le Gasc, depuis le début de la campagne. Ces chiffres ne tiennent pas compte des achats réalisés par la meunerie indépendante égyptienne, qui revêtent une importance toute particulière car cette clientèle ne s’intéressait guère au blé français jusqu’à la défection de la Russie. L’exception de cette campagne est peut-être le prélude à de nouveaux courants, la qualité du blé français ayant trouvé l’opportunité d’y faire ses preuves.
L’autre principal fournisseur en blé de l’Égypte cette campagne, les États-Unis, ont pris depuis le début de la campagne 29 % des importations égyptiennes ; il faut cependant noter que les dernières grosses prises d’appels d’offres du Gasc par les exportateurs américains n’apparaissent pas comme des parts de marché retirées à leurs confrères français car il s’agit de « hard-winter », catégorie de blé non disponible en France. En revanche, le nouvel appel d’offres, dont on attend encore la réponse à l’heure où nous rédigeons ces lignes, sera beaucoup plus instructif quant à la compétitivité respective des origines États-Unis et France car la confrontation devrait porter sur des qualités de blé proches (résultat dans notre édition quotidienne en ligne du 20 octobre).
Baisse accentuée de l’orge
La mise en place des quotas d’exportation ukrainiens va encore élargir les débouchés pour les pays exportateurs. La semaine dernière, les attributions de certificats d’exportation ont fortement ralenti avec 253 000 t. Les chargeurs sont en grande partie couverts jusqu’à la fin de l’année ; il en est de même pour les utilisateurs intérieurs. Le marché est donc actuellement calme, avec cependant la perspective d’un risque de tension dans la deuxième partie de la campagne par manque d’offres.
L’orge, pour laquelle se met en place le processus de dégagement en deux temps du stock communautaire d’intervention, a accentué la baisse perceptible depuis la fin de la semaine dernière. Le maïs, dont la brutale hausse incitée par le rapport de l’USDA s’est régulièrement ralentie depuis, connaît sur le marché intérieur la pression de la récolte.