La récolte de pommes stable, mais des poires en abondance
La pomme en petite santé, alors que la poire est dans une forme éclatante. C’est du moins le constat que l’on peut tirer des derniers chiffres annoncés cet été lors de Prognosfruit, le congrès annuel des producteurs de pommes et de poires.
Les prévisions de récolte européenne (à 15) s’établissent ainsi à 6,89 millions de tonnes pour la pomme en 2004, soit une progression de 3 % sur un an, à comparer au 12 % de croissance des volumes prévus pour la poire (2,44 millions de tonnes cette année). Pour Claude Rehlinger, président de la Section Nationale Pomme, ces 3 % de hausse, sont « insignifiants, surtout compte tenu de la faible récolte de l’an dernier ». La France pourrait néanmoins se rattraper grâce à une production de qualité, les fruits ayant bénéficié de meilleures conditions climatiques cette année. Cette orientation semble convenir à un marché européen « exigeant voire très exigeant » en termes de qualité selon M. Rehlinger. Mais en dehors des frontières de l’Union, la bataille sera plus âpre, avec une monnaie forte qui pénalise les exportations. « Nous allons certainement perdre des parts de marché avec les pays asiatiques », concède le président de la Section nationale Pomme. Les perspectives sont plus encourageantes dans l’hexagone, deuxième producteur de l’Union à 15 derrière l’Italie avec une estimation de récolte de 1,78 M t de pommes en 2004 (contre 1,73 en 2003). Si l’été reste difficile pour les producteurs de pêches et de nectarines, il n’en est pas de même pour la pomme. « Grâce aux actions de promotions de la Section nationale, aux efforts entrepris dans le cadre du Plan National Nutrition Santé, ainsi qu’à Interfel, elle se trouve dans une bonne tendance ». La demande intérieure, très majoritairement orientée vers la Golden, connaît des évolutions. Sur les trois dernières années, la Golden a vu ses volumes chuter de 13 %, et l’année écoulée, 2 % des surfaces ont été arrachées. En deuxième position des variétés les plus consommées, les pommes rouges cèdent leur place à la Gala, de plus en plus disponible sur le marché des fruits. Pour Claude Rehlinger, un mauvais départ de la saison en Gala « n’est pas à exclure». « Mais je ne suis pas inquiet sur l’ensemble de la campagne», affirme-t-il.