La pêche à l’épreuve de la baisse des captures
La filière pêche vacille, mais ne coule pas. En pleine réforme de la Politique commune des pêches, les producteurs se prennent à rêver d’une Europe qui ferait une longue pause dans les plans de casse qui ont fortement réduit le nombre de leurs unités de pêche, ces dernières années. Dans le même temps, le secteur du mareyage se restructure pour s’adapter à la baisse des captures qui limite mécaniquement la production à transformer sur place et à mettre en marché. Tout en revendiquant sans fard sa place dans la filière pêche. Le mareyage endosse précisément le même rôle que le négociant-expéditeur dans la filière des légumes de plein champ. Ces professionnels connaissent parfaitement les attentes de leurs clients. Comme eux, grossistes ou grands distributeurs, ils perçoivent l’intérêt d’une marque nationale qui permettra de différencier le poisson français du produit importé. Ou d’un écolabel venant de la sphère publique, en opposition à l’écolabel international MSC issu du privé. Mais paradoxalement, le mareyage cherche en permanence sa place dans la filière. En période de crise – cours bas ou charges d’exploitations en hausse –, les producteurs reprochent très régulièrement au maillon intermédiaire de capter l’essentiel de la marge, un air connu. Mais au final, ce ne sont que de petits coups de canifs dans le contrat tacite qui les lie. Car leur avenir s’écrit en commun, sur les mêmes quais de débarquement.