La Laiterie d’Armor élargit sa gamme et ses marques
La Laiterie d’Armor (Riec sur Belon, Finistère), filiale du groupe coopératif Eurial Poitouraine, vient d’annoncer qu’elle assurera la production et la distribution des produits laitiers à marque « la Croix Morin» et « Bio Nat », en plus de ses fabrications de produits laitiers ultra-frais biologiques commercialisés pour l’essentiel en grandes surfaces, notamment à marque Bio d’Armor.
Il s’agit de la reprise partielle d’actifs d’une société d’Indre-et-Loire en grande difficulté, acceptée fin mars par le tribunal de commerce de Tours. La laiterie finistérienne va rapatrier progressivement ces fabrications et, de cette manière, élargir ses débouchés commerciaux. Bien évidemment, sans changer l’identité de la marque.
Deux éléments ont conduit la société finistérienne à orienter ainsi sa stratégie. Tout d’abord le retrait, en décembre 2003, de ses partenaires historiques, les coopératives bretonnes Even, Coopagri, Unicopa et la Laiterie du Val d’Ancenis dans la société Bio d’Armor. Cette société commercialisait les produits fabriqués par la laiterie d’Armor et ceux des actionnaires sous une même marque, Bio d’Armor.
Les magasins de détail, un autre marché
Second élément, un marché 2003 particulièrement atone qui a vu « les ventes en ultra-frais bio reculer de 7 % en grande distribution », explique Alain David, directeur général adjoint d’Eurial Poitouraine et gérant de la laiterie d’Armor. Dans ce contexte difficile et malgré le fait que « les grands distributeurs nous ont dit qu’il faut resserrer les gammes», le groupe laitier a décidé de rester en se positionnant sur un autre marché, les magasins de détail où les ventes en bio restent importantes.
Eurial Poitouraine, déjà propriétaire à 100 % de la Laiterie d’Armor, détient désormais la totalité des parts de la société commerciale Bio d’Armor. Le groupe coopératif réalise, selon Alain David, autour de 500 millions d’euros uniquement dans la transformation de 770 millions de litres de lait collectés presque en totalité dans les Pays de la Loire et le Poitou Charente.
Pour accueillir les machines dédiées aux fabrications spécifiques de la Croix Morin et rapatriées sur Riec sur Belon, Alain David prévoit « plusieurs centaines de milliers d’euros d’investissements », sans plus de précisions pour l’instant. Il confie juste que ces dépenses seront également consacrées au développement de produits nouveaux dans « l’élargissement des gammes existantes», et dans le format défini par des clients.
Avec un chiffre d’affaires prévu en 2004 de 8 à 8,5 millions d’euros, la Laiterie d’Armor prévoit d’équilibrer ses comptes alors qu’avec 7 millions en 2003, elle affichait un résultat négatif. Objectif dès 2005 : 10 millions d’euros de ventes.