La demande mondiale fait monter le blé et l’orge
La faiblesse de l’euro vis-à-vis du dollar a permis aux productions de céréales à paille françaises de gagner en compétitivité, motivant ainsi des achats des pays tiers.
Semaine du 28 février au 7 mars. Les céréales à paille françaises ont retrouvé un peu de compétitivité sur le marché mondial, à la faveur de la baisse de l’euro face au dollar. De quoi faire remonter quelque peu les cours du blé tendre et dans son sillage ceux de l’orge fourragère. L’achat égyptien de 535 000 tonnes (t) de blé tendre dont 120 000 t de production hexagonale est venu le confirmer la semaine dernière. C’est la première vente française vers le premier importateur mondial de blé depuis le début de la campagne 2016-2017. La Turquie a de son côté lancé un appel d’offres pour la livraison de 130 000 t d’origine européenne.
Du côté des cultures, 93 % des parcelles de blé tendre français évoluent dans des conditions bonnes à très bonnes, selon le dernier bulletin Céré’Obs de FranceAgriMer. Sur la zone mer Noire, le retour de températures clémentes a fait fondre le manteau neigeux roumain laissant les surfaces sans protection, mais ces dernières n’auraient pas été affectées, selon UkrAgroConsult. Même chose en Ukraine où les cultures de blé sont sorties de la phase de dormance et seraient en avance de 15 à 18 jours. Les pertes hivernales seraient comprises entre 3 et 7 %. On notera un élément potentiellement haussier avec les prévisions d’Abare (ministère de l'Agriculture australien), pour qui la récolte de blé australienne pourrait reculer à 24 millions de tonnes (Mt) (-32 % par rapport 2016) compte tenu d’un retrait des surfaces de 1 % et d’un retour à la normale des rendements. Concernant l’activité sur le marché physique français, les échanges ont été réduits cette semaine, tant vers la nutrition animale qu’à destination de la meunerie.
Bonne demande internationale en orge
Les prix de l’orge fourragère ont grimpé, dans le sillage du blé tendre, et pour les mêmes raisons. La Jordanie recherche 150 000 t de marchandises. Israël s’est de son côté procuré le 2 mars 30 000 t de produits. Néanmoins, au niveau hexagonal, les échanges se font au compte-gouttes, que ce soit en portuaire ou sur l’intérieur. Dans les champs, les conditions de cultures d’hiver sont bonnes à très bonnes dans 90 % des cas en semaine 8, un chiffre stable par rapport à la semaine 7, d’après le dernier bulletin de Céré’Obs. En maïs, les prix ont également progressé, entraînés à la hausse par la fermeté observée sur Chicago. Des rumeurs émanant du marché indiquent que l’administration américaine proposera prochainement une politique favorable aux biocarburants, dont l’éthanol à partir de maïs. Néanmoins, Donald Trump a indiqué que rien n’était décidé pour le moment. En France, les échanges ne sont pas légion, engendrant un retrait des primes. Seul fait notable : un courant d’affaires sur la Bretagne est signalé.