La consommation reste déprimée
Reflet de la crise économique, la consommation mondiale de vin (246 millions d’hectolitres) devrait poursuivre la baisse amorcée en 2008. La production, à 268 millions d’hectolitres, ressort quasiment stable.
La conjoncture vitivinicole mondiale continue à refléter la crise économique mondiale, selon les estimations de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). « Sauf en cas de croissance du volume des importations, la consommation vinicole mondiale 2009 devrait poursuivre sa baisse, a estimé le directeur général de l’OIV Federico Castellucci, en conférence de presse jeudi dernier. Un repli lié à la diminution du volume des échanges et au niveau de consommation des pays importateurs, affectés par la crise. » L’OIV penche donc pour une consommation dans le bas de la fourchette définie entre 241 et 251,5 millions d’hectolitres (contre 244,9 Mhl en 2008). Deux scenarii restent possibles. Le plus favorable considère que, malgré la crise économique, la tendance à la hausse de la consommation mondiale en volume n’est pas remise en cause. L’évolution récente de la demande intérieure sur le marché américain vient assez bien illustrer cette hypothèse, avec une poursuite de la croissance des volumes achetés, mais une baisse des prix moyens d’achats. Dans un scenario plus pessimiste, l’année 2009 exprimera sur le marché vinicole la dépression amorcée à la fin de 2008. L’évolution à la baisse des importations de pays comme la Russie ou l’Irlande va dans ce sens.
La France, premier producteur mondial
Quant à la production vinicole mondiale de 2009, avec près de 268 Mhl, celle-ci apparaît quasi identique par rapport à 2008. L’Union européenne à 27 enregistre une très légère progression de 1 %, grâce à une hausse des productions française, portugaise, roumaine et bulgare, alors que les autres pays traditionnellement producteurs (Italie, Espagne et Allemagne) marquent une baisse. La France redevient le numéro un mondial du vin, avec une production estimée à 45,7 Mhl. Elle est ainsi repassée devant son principal concurrent, l’Italie, qui avait pris la tête du classement en 2007. Pour 2009, la production de l’Italie est estimée à 45,5 Mhl. La production globale des pays de l’ensemble hémisphère sud, États-Unis et Suisse affiche un léger retrait, suite à une baisse en Argentine, au Brésil et en Australie, et ce malgré les progressions américaine, chilienne et helvétique.
L’écart mondial entre production et consommation devrait se situer à un niveau très bas en milieu de fourchette d’estimation, à 21,7 Mhl, mais dans une fourchette elle-même large, comprise entre 11,3 et 32,1 Mhl, soit de 1,2 Mhl inférieure au faible niveau de 2008. « En première approche, et dans la mesure où la demande notamment sur le marché des eaux-de-vie de vin et brandies demeurerait à son niveau passé, malgré la crise, les besoins industriels devraient être à même de consommer l’écart mondial entre production et consommation de vin, souligne l’OIV dans sa note de conjoncture. Néanmoins, cela ne signifie pas que les prix vont se tendre. »