La concentration des exploitations continue
Le nombre d’exploitations professionnelles agricoles ne cesse de chuter. C’est le constat d’une étude rendue publique jeudi par Agreste Primeur, la publication du service des statistiques du ministère de l’Agriculture. Ce travail, qui porte de 2000 à 2003, a permis d’observer la diminution du nombre d’exploitations de 2,3% par an durant cette période, passant de 394000 à 367000 unités. Le mouvement se ralentit toutefois en comparaison de la période 1988-2000, pendant laquelle la baisse annuelle s’est établie à -3%. Si les exploitations sont moins nombreuses, elles voient en revanche leur surface augmenter, la moyenne progessant de 65 à 70 hectares de superficie agricole. L’évolution est constante, puisqu’en 1988 la surface moyenne était de 42 hectares. Le cumul des terres lui varie peu, puisque la surface totale des exploitations représente aujourd’hui 25,5 M ha, soit une petite moitié du territoire national. Par contre, l’importance des grandes exploitations s’accentue, et une séparation semble s’opérer à partir de 100 hectares. Le nombre des unités de taille supérieure augmente, quand dans le même temps les exploitations inférieures à 100 hectares voient leur effectif diminuer, traduisant la concentration de l’agriculture française. Ce phénomène touche également les cheptels, qui, en moyenne, progressent. Les 65000 éleveurs spécialisés dans la production laitière détiennent maintenant 39 vaches, soit 3 de plus qu’en l’an 2000. La situation est identique pour les producteurs de viande bovine (de 49 à 51 vaches nourrices) et les éleveurs de plus de 1000 porcs (2050 bêtes contre 2000 trois ans plus tôt). Parallèlement à l’évolution des exploitations, le nombre d’actifs diminue de 2,2% par an depuis 2000, pour atteindre 875000 personnes en 2003 (hors travailleurs saisonniers). Une baisse due en partie à la désaffection des enfants d’agriculteurs, qui s’orientent de plus en plus vers des professions non agricoles.