Aller au contenu principal

Centre de conditionnement
Investissements et diversification pour Loeuf

Avec les travaux d’extension pour l’installation d’une troisième calibreuse Moba puis le lancement des œufs C’est qui le patron ? ! et, bientôt, des œufs bios Le Gaulois, Loeuf avance d’un bon pas. Reportage.

Filiale du groupe LDC et de la Coopérative agricole des Fermiers de loué (Cafel), Loeuf investit encore 13 millions d’euros cette année. Créé en 2014 par le regroupement des calibreuses des deux partenaires à La Bazoge (Sarthe), Loeuf commence ce début avril une nouvelle tranche de travaux. Le site va passer de 13 000 à 20 000 m2. Il va recevoir une troisième calibreuse et pousser les murs de sa plateforme d’expédition tout en augmentant son automatisation, notamment avec un portique de lecture des codes-barres en préparation de commandes.

Automatisation qui ne pèse pas sur l’emploi, au contraire : l’effectif des salariés a augmenté de 50 % en 4 ans et une quinzaine d’embauches est déjà prévue cette année. 150 personnes travaillent aujourd’hui pour Loeuf dont la moitié en production (deux équipes en conditionnement plus la plateforme d’expédition et l’équipe de nuit chargée du nettoyage), sans oublier le service qualité (quatre personnes), les chauffeurs pour la collecte des œufs (50 % de la flotte en propre pour un ramassage tous les deux jours), les forces de vente, la direction commerciale et l’administratif. L’expédition est en revanche massifiée avec les autres productions du groupe LDC.

650 millions d’œufs expédiés par an

Le site de La Bazoge expédie 110 000 colis chaque semaine (caissettes ou box), soit environ 650 millions d’œufs par an qui lui sont fournis par 300 éleveurs (dont 250 en Loué). Positionné principalement sur les œufs alternatifs, le centre de conditionnement met en boîte non seulement l’intégralité des œufs des producteurs adhérents à la Cafel (312 millions dont 216 millions sous IGP Loué et bio), mais également ceux de la marque Le Gaulois. Avec 50 % d’œufs conditionnés sous ces deux marques, Loeuf affiche sa singularité voire la renforce : plein air, fermier, label, IGP, bio… toutes ses spécificités représentent actuellement 82 % des volumes, une part qui continue à s’accroître et devrait atteindre 95 % en 2021.

Nous n’avons que trois éleveurs d’œufs en cage

« Nous n’avons plus que trois éleveurs d’œufs en cage pour des marques de distributeurs qui vont bientôt également basculer en alternatif. Le Gaulois n’a plus aucun œuf de poules en cage depuis plus d’un an et Loué n’en a évidemment jamais eu », confirme Bruno Mousset, directeur du site. Le basculement se fera donc avant la limite de 2022 que veut imposer le gouvernement dans la prochaine loi Alimentation pour les œufs coquille. L’œuf de poules au sol, très peu développé en France contrairement à ce qui se passe dans certains autres pays européens, démarre tout juste à Loeuf pour une phase de test et pourrait atteindre 4 % en 2021.

Augmenter le taux de service

L’entreprise cherche désormais à augmenter encore son taux de service, plus qu’à augmenter sa capacité de façon importante. « La nouvelle conditionneuse va nous permettre de croître bien sûr, mais aussi et surtout de réorganiser nos flux en spécialisant les machines par mode de production. Nous avons actuellement une calibreuse dédiée aux œufs de Loué, installée en 2016, mais qui est désormais saturée, et une seconde ligne Le Gaulois. Nous dédierons la conditionneuse Loué actuelle, aux œufs bios, Loué ou non, la nouvelle conditionneuse traitera le reste du Loué et la troisième sera spécialisée dans le plein air/sol », indique Bruno Mousset.

Le nouveau procédé sera calé sur le niveau d’automatisation actuel de la ligne Loué voire un peu plus. Aujourd’hui, le parc machines compte deux Moba Omnia 350 PX dont une, celle dédiée aux œufs de Loué, dotée d’une traçabilité à l’œuf, une automatisation de la mise en caisse avec 4 robots MR30 puis 2 robots de palettisation. Il reste quelques formats non automatisés comme la boîte de 4. L’automatisation « amont » est plus poussée du côté de Le Gaulois avec un robot alimentant la calibreuse, car les lots sont plus gros, mais il reste ici à automatiser la mise en caisse.

Le bio Le Gaulois sera lancé début mai

La demande est forte, renforcée encore depuis l’affaire du fipronil dont les Français ont été épargnés. Mais, la spécificité des exploitations agricoles Loué, en petits ateliers de 6 000 poules maximum, fait que l’offre progresse uniquement par l’installation de nouveaux éleveurs, à raison d’une vingtaine par an dont un tiers pour le bio, selon Yves de la Fouchardière, directeur de la Cafel. La marque pourrait vendre de 15 à 30 % d’œufs bios et de 5 à 10 % d’œufs label Rouge supplémentaires.

« Il existe une forte dynamique pour nos marques, le plein air mais aussi le bio Le Gaulois, qui sera lancé début mai, offrant de vrais relais de complémentarité », explique Bruno Mousset. Le lancement des œufs C’est qui le patron ? !, le 3 avril, souligne l’existence de relais de croissance hors des marques propres.

Alternatif : gare aux distorsions de concurrence

Pour Bruno Mousset qui exposait sa position devant le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert, en visite en Sarthe vendredi 30 mars, la loi contre les poules en cage devrait plutôt être poussée à 2025, car il craint que « les fournisseurs et les éleveurs ne soient pas tous prêts. D’une part, les éleveurs qui n’auront pas encore investi pourraient demander des subventions pour y parvenir, induisant une distorsion de concurrence avec ceux qui l’auront déjà fait ; d’autre part, nous risquons de n’avoir pas assez d’œufs français et d’ouvrir ainsi la porte à l’importation. Or, une fois la porte ouverte, il est difficile de la refermer ! » Mais Stéphane Travert reste ferme : « je m’en tiens aux plans de filière ; l’obligation à 2022 ne porte que sur les œufs coquille ».

Les plus lus

broutards charolais en centre de tri
Envolée des prix des broutards : « les conditions sont réunies pour que les prix restent élevés »

Les prix des broutards français atteignent des niveaux inédits, car l’offre manque pour répondre à une demande bien présente,…

graphique de la Cotation entrée abattoir du JB
A 5,74 €/kg, les prix des jeunes bovins viande battent un nouveau record

Les prix des jeunes bovins continuent de progresser en ce début 2025, une dynamique inhabituelle sur janvier. En vaches, la…

Comparaison des prix des vaches lait O en France et en Irlande, graphique
Vaches laitières : les prix irlandais dépassent les cours français

En Irlande, les prix des vaches laitières ont commencé à grimper cet automne tandis que les cotations françaises reculaient,…

une courbe descendante sur fond de silhouettes de vaches
Combien la France a-t-elle perdu de vaches en 2024 ?

Le cheptel de vaches a continué de reculer en 2024. Les maladies animales (FCO et MHE) ont donné un coup d’accélérateur à la…

Une carte de l'Allemagne en rouge, des silhouettes d'agneau, vache et porc au premier plan
Fièvre aphteuse : quelles conséquences des cas détectés en Allemagne ?

La fièvre aphteuse a été détectée en Allemagne. Le Royaume-Uni, traumatisé par l’épidémie de 2001, met en place un embargo…

une image avec un poulet, un camion, un conteneur, un oeuf, une saucisse, un steak, du blé, du maïs, de l'huile, du beurre, des frites, des tomates, du café, du cacao. Au premier plan, une loupe qui zoome sur un des courbes et histogrammes
Prix des matières premières agricoles : 25 cotations à surveiller en 2025

Les variations des prix des matières premières agricoles et alimentaire ont été fortes et parfois imprévisibles ces dernières…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio