Inflation-Egalim 2 : les 4 enseignements principaux du rapport du Sénat
Dans un rapport publié le 19 juillet, la commission des Affaires économiques du Sénat n’a pas constaté de « phénomène massif de hausses suspectes des tarifs fournisseurs ». Au contraire, elle pointe du doigt les distributeurs.
Dans un rapport publié le 19 juillet, la commission des Affaires économiques du Sénat n’a pas constaté de « phénomène massif de hausses suspectes des tarifs fournisseurs ». Au contraire, elle pointe du doigt les distributeurs.
Quelles sont les quatre principales conclusions des sénateurs ?
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1 – Pas de phénomène généralisé de hausses abusives
Dans leur rapport, les sénateurs "n'ont pas observé, au-delà de [quelques] cas particuliers, un phénomène généralisé de hausses abusives", écrit le groupe de suivi de la loi Egalim.
#Inflation et Négociations commerciales.
— Sophie Primas (@sophieprimas) July 19, 2022
Rapport Gremillet/ @ac_loisier.
L #inflation de 5,8% sur l alim est expliquée par des raisons concrètes et non pas par un gonflement artificiel des prix. Ne mettons de l’huile sur le feu ! @Leclerc_MEL @Senat #comAFFeco pic.twitter.com/J4GXCKEe7I
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2- Des hausses dans les rayons mais pas sur les tarifs d'achat
A l'inverse, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a recensé des hausses de prix dans les rayons de la part de "certains distributeurs", alors qu'ils "n'avaient pas signé de hausse de tarif d'achat du produit avec le fournisseur". Des pratiques "facilitées par le fait que les consommateurs s'attendent, de toute façon, à constater une forte inflation dans les rayons".
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3- Constat partagé sur les hausses des matières premières
Le rapport sénatorial relève des chiffres d'inflation des matières premières "particulièrement impressionnants", citant une augmentation du prix du verre de 45%, du carton de 60%, des céréales de 75% et juge qu'il n'est, à ce titre, "pas étonnant que les demandes de hausse des tarifs émanant des industriels soient particulièrement élevées".
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4- Manquement dans le suivi des renégociations
Les sénateurs ont également regretté un "manque d'implication de la part du gouvernement dans le suivi des négociations commerciales, une fois qu'il a oeuvré à leur réouverture". Alors que représentants agricoles, agro-industriels et distributeurs se réunissent tous les jeudis depuis mars pour suivre l'avancée des négociations commerciales entre les acteurs privés, "selon plusieurs professionnels entendus", l'utilité du comité de suivi des renégociations commerciales "est loin d'être évidente puisque aucune décision n'y est actée", rapportent les sénateurs.
L'avancement des renégociations entamées depuis mars est encore « très hétérogène selon les distributeurs », juge le Sénat. Certaines centrales d'achat "auraient refusé totalement la hausse de tarif demandée dans plus d'un tiers des cas, et ne l'aurait acceptée entièrement que dans moins de 10% des cas", selon le rapport des sénateurs.