Industrie : l’Allemagne, concurrente déloyale ?
La stratégie économique allemande, fondée sur la maîtrise des coûts salariaux, est « non coopérative », selon Jean-Paul Fitoussi, président de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques). L’Allemagne consomme peu et gagne des parts de marché au détriment de tous, s’est inquiétée Christine Lagarde la semaine passée, à l’occasion du débat des ministres des Finances sur le sauvetage de la Grèce. Le débat est lancé dans le noyau dur européen et le commissaire à la Concurrence propose de corriger certains déséquilibres. Cette concurrence apparemment déloyale au sein de l’Union, la filière porcine française, sous pression, a l’intention d’en dénoncer les symptômes. La France s’attaquera-t-elle à l’hégémonie allemande en matière de fabrications à valeur ajoutée ? Avec quels pays alliés ? Ces questions sont encore prématurées. Elles affleuraient cependant dans les discussions des récents états généraux de l’industrie. Car en part de valeur ajoutée de l’industrie manufacturière, la France est très loin derrière l’Allemagne, mais aussi derrière le Royaume-Uni et l’Italie. « L’industrie française a perdu en compétitivité et l’agroalimentaire n’échappe pas à la règle », déplore l’Ania. Les questions soulevées (fiscales, sociales, financières, commerciales) concernent le secteur de près, et l’association rappelle les revendications formulées lors des Assises de l’agroalimentaire, il y a un an : promouvoir l’image de l’industrie, ouvrir un crédit d’impôt pour l’innovation, protéger les recettes et soutenir les fonds propres.