Hommes et femmes d’août
- La future commissaire à l’Agriculture, Mariann Fischer Boel, 61 ans, est la cible d’une mini-campagne dans son propre pays et à Bruxelles, où l’on s’étonne qu’on puisse accéder à ce poste et être en même temps bénéficiaire d’importantes primes agricoles européennes. Bah ! La commissaire est en effet dans le privé propriétaire, par héritage, d’une exploitation laitière de 200 ha gérée par son mari, et d’une usine laitière assez importante. A ce titre elle a perçu l’an passé 60 000 euros de primes. Pas de quoi instruire un grand procès, ni agiter le spectre de la Commission Santer ! En revanche ses positions très « libérales » ont déjà provoqué une certaine défiance dans les milieux agricoles, où on l’attend au pied du mur. En comptant bien lui faire sentir que la DG Agriculture est d’une autre nature qu’un ministère danois, et qu’il lui faudra tenir compte d’autres réalités que celles des marchands de cochon et de fromages du Jutland.
- Joseph Daul, 57 ans, député européen et tête de liste UMP pour la région « Grand Est » aux élections européennes, a été réélu le 23 juillet comme président de la commission de l’Agriculture et du Développement rural du Parlement européen, poste auquel il avait été élu en janvier 2001. Son vice-président est Janusz Czeslaw Wojciechowski, député polonais du PPE-DE. Joseph Daul est lui-même inscrit à ce groupe, principal parti politique du Parlement avec 268 députés issus des 25 pays membres de l’UE, et où siègent les 17 parlementaires français UMP. Dix-sept sur 268 : on aura compris que cette élection à cette présidence stratégique n’était pas acquise d’avance, et que la dispersion des députés français est hautement contre-productive pour maintenir notre influence. Merci à ceux qui, pour satisfaire de petites carrières personnelles, croient judicieux de sortir des structures majoritaires…
- Jean Baligand, 54 ans, qui a dû démissionner de la présidence de Groupama, n’a manifestement pas vu le coup venir. Pourtant, les tensions qui s’exprimaient depuis quelques mois chez l’assureur vert, ainsi qu’une réélection ric-rac en 2003, auraient dû l’avertir du danger – surtout lui qui est membre de l’École des chiens guides d’aveugle (!). Réunis mercredi dernier en dehors de sa présence, les 7 membres du comité des présidents l’ont averti de leur décision sur le champ, et Jean Baligand n’a eu que le temps de démissionner pour raison « personnelle et familiale », ce qui ne trompe personne. Il semble que le comité ait voulu mettre un terme à une dégradation des rapports entre le président et les administrateurs, et sans doute aussi avec le directeur général Jean Azéma, à qui la confiance a été renouvelée. Jean Baligand, agriculteur en Saône-et-Loire, se replie donc sur la présidence de la caisse de la région Rhône-Alpes-Auvergne. On dit déjà que Jean-Luc Baucherel, président de la caisse de Loire Bretagne, a été coopté pour lui succéder. Mais le nouveau président pourrait ne régner que sur Groupama SA et Groupama Holding, laissant la présidence de l’Union des caisses centrales de mutualité agricoles, organe plus politique, à Francis Aussat, président de Groupama d’Oc.