H5N8 : nouveau coup dur
La filière foie gras du Sud-Ouest se remet à peine de la crise H5N1 de 2015 et de son plan d’éradication que déjà une nouvelle crise d’influenza aviaire, au nom de code H5N8 cette fois-ci, débarque avec ses conséquences désastreuses pour les élevages concernés. La France avait dans un premier temps été épargnée, alors qu’en Europe les foyers se multipliaient (jusqu’à 56 en milieu de semaine dernière) dans près de dix pays traversés par les oiseaux migrateurs, porteurs de la maladie. Fatalement, le premier cas confirmé dans le Tarn a été annoncé par le ministère de l’Agriculture le 2 décembre, puis durant tout le week-end qui a suivi, les suspicions se sont égrainées au fil du temps dans plusieurs départements. Le Sud-Ouest se lance alors dans une véritable course contre la montre pour juguler cette nouvelle épizootie aussi virulente pour les oiseaux qu’inoffensive pour les humains. Trois élevages du Gers avaient été livrés le 30 novembre en canards par le même lot que la première ferme du Tarn déclarée contaminée au H5N8 le 1er décembre. Abattage ! Un autre élevage dans les Hautes-Pyrénées a subi le même sort. Les aménagements mis en place dans le Sud-Ouest cette année (dont les élevages en une seule bande avec sas d’entrée dans chaque bâtiment) devraient aider la filière à prendre vite les bons réflexes pour éradiquer ce virus « qui entraîne un taux de mortalité extrêmement important de 50 % dans les 72 heures », selon le préfet du Gers. Tous les acteurs doivent s’imposer des règles de biosécurité maximales. L’enjeu : profiter des efforts coûteux effectués précédemment pour recouvrer au plus tôt le statut indemne de grippe aviaire (pourquoi pas avant les voisins). Des millions de volailles d’élevage sont en cours d’abattage dans le monde avec la flambée de la grippe aviaire. La Corée du Sud a déjà abattu 4,4 millions de volailles et envisage d’en abattre 2,7 millions de plus ; le Japon a abattu 560 000 volailles la semaine dernière ; 200 000 poules pondeuses l’ont été en Suède et 198 000 canards aux Pays-Bas. Espérons que la France saura tirer son épingle du jeu.