Selon la FAO
[Guerre en Ukraine] Les 7 principaux risques de volatilité sur le marché mondial agricole selon la FAO
La FAO dresse un tableau des risques liés à la guerre en Ukraine et de ses effets futurs sur les marchés agricoles à l'échelle internationale
La FAO dresse un tableau des risques liés à la guerre en Ukraine et de ses effets futurs sur les marchés agricoles à l'échelle internationale
La Russie et l’Ukraine comptent parmi les plus grands producteurs de produits agricoles dans le monde. Les deux pays étant des exportateurs nets de matières premières, ils jouent un rôle crucial dans l’approvisionnement mondial de denrée alimentaire et d’engrais.
En 2021, la Russie et l’Ukraine se classaient parmi les trois premiers exportateurs mondiaux de blé, de maïs, de colza, de graines de tournesol et d'huile de tournesol. La Russie est également le premier exportateur mondial d'engrais azotés et le deuxième fournisseur mondial d'engrais potassiques et phosphorés.
La concentration des approvisionnements mondiaux dans une poignée de pays expose les marchés de ces matières premières à d’importante volatilité.
Dans une récente note, la FAO dresse un tableau des risques liés au conflit et de ses effets futurs
🔴 Information note: The importance of Ukraine & the Russian Federation for global agricultural markets & the risks associated with the current conflict.
— FAO (@FAO) March 11, 2022
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Le prix alimentaire risque de progresser de 8 à 22 % en raison des pénuries
Selon les estimations de la FAO, la réduction brutale des exportations de céréale et de tournesol en provenance de la région de la mer noir ne sera que partiellement compensée par des origines alternatives au cours de la campagne 2022-2023. La capacité des autres pays à augmenter leur production serait limitée par la hausse des coûts des intrants. Ainsi ce déficit mondial pourrait contribuer à faire flamber les prix des denrées alimentaires et de l’alimentation animale de 8 % à 22 % par rapport à leurs niveaux déjà très élevés.
Si le prix du pétrole reste à des sommets et que la guerre continue d’entraver les exportations de céréales et de tournesol au-delà de la campagne 2022-2023, l’approvisionnement mondial restera déficitaire. Même si d’autres pays producteurs augmentent leur offre, les prix internationaux resteront à des records.
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Le commerce extérieur de l’Ukraine et de la Russie mis à mal
Les exportations de céréales et d’huile végétale en provenance de l’Ukraine sont déjà perturbées et le seront davantage dans les mois à venir. Entre fermeture des ports, suspension des opérations de trituration des oléagineux et l'introduction de licences d'exportation pour certaines cultures, le commerce extérieur sera impacté. Par ailleurs, les perspectives d’exportation de la Russie restent incertaines en raison des sanctions économique qui lui sera imposées.
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Les difficultés logistique risquent de peser sur la production et les frets de transport
En Ukraine, la guerre risque d’endommager les infrastructures de transport routier ainsi que maritimes. Les unités de stockage et de transformation ne sont pas à l’abri des attaques. D’autant plus que les alternatives de transport restent limitées surtout dans le cas de transport ferroviaire. Les installations de transformation de plus petites tailles ne pourront pas non plus compenser la capacité de production de grandes unités de trituration d’oléagineux plus modernes.
Des craintes persistent quant à la hausse des primes d'assurance pour les cargos destinés à accoster dans la région de la mer Noire. De quoi exacerber les coûts déjà élevés du transport maritime, ce qui se répercutera finalement sur le coût des denrées alimentaires importés.
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Entre 20-30 % des surfaces des céréales et oléagineux pourrait ne pas être ensemencées en Ukraine
La guerre pourrait perturber la production dans certaines régions de l’Ukraine subissant les hostilités. Bien que les agriculteurs sont exempté de l’armée, la guerre pourrait empêcher les agriculteurs de labourer leur champs tandis que les perturbations des services publiques pourrait avoir un impact négatif sur l’activité agricole. La FAO estime qu’environ 20 à 30 % des surfaces de céréales d'hiver, de maïs et de tournesol en Ukraine ne seront pas plantées ou ne seront pas récoltées pendant la saison 2022/23. Les rendements de ces cultures risquent également d'être affectés. Pour la Russie, bien qu’aucune perturbation liée à l’ensemencement des cultures n’aient été relevées, les sanctions internationales imposées sur les exportations alimentaires russes pourraient faire baisser les revenus des agriculteurs engendrant potentiellement une baisse de la production.
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La flambée de l’énergie devrait tirer davantage les prix des denrées
La Russie est également un acteur clé du marché mondial de l'énergie. En tant qu'industrie à forte intensité énergétique, notamment dans les pays développées, l'agriculture sera inévitablement touchée par la forte hausse des prix de l'énergie qui accompagne ce conflit. Le secteur agricole consomme directement de l’énergie sous forme de carburant, de gaz et d'électricité, et indirectement, à travers l'utilisation de produits agrochimiques tels que les engrais, les pesticides et les lubrifiants. Les coûts des intrants en agriculture devraient ainsi flamber. La hausse des coûts de production se traduira par des prix alimentaires plus élevés. Elle pourrait également entraîner une baisse d'utilisation des intrants, ce qui réduirait les rendements et la production de la campagne agricole 2022/23 et augmenterait le risque d'aggravation de l'état de la sécurité alimentaire mondiale dans les années à venir. Dans le sillage de la hausse du prix de l’énergie, les cours des matières premières agricoles utilisées comme biocarburant (notamment le maïs, le sucre et les oléagineux/huiles végétales) devraient également flamber. Cela pourrait faire grimper les prix des denrées alimentaires jusqu'à leur équivalent en parité énergétique.
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Risques liés au taux de change et à la dette
La hryvnia ukrainienne a atteint son plus bas niveau par rapport au dollar américain au début du mois de mars 2022. De quoi renforcer la compétitivité des exportations ukrainiennes. Toutefois, cela devrait peser aussi sur la capacité du pays à importer. Bien que l’ampleur des dégâts soit pour l’instant inconnue, les dommages causés par le conflit devraient entraîner des coûts de reconstruction très élevés.
Les sanctions économiques imposées sur Moscou ont également entraîné une dépréciation importante du rouble russe. Bien que cette dépréciation rende les envois russes de produits agricoles plus abordables, une dépréciation durable du rouble entraînerait des répercussions négatives sur les perspectives d'investissement et de croissance de la productivité du pays.
L'affaiblissement de l'activité économique et la dépréciation du rouble devraient également avoir de graves répercussions sur les pays d'Asie centrale notamment avec la réduction des flux d'envois de fonds, qui constituent une part importante du produit intérieur brut pour ces pays.
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Le nombre de personnes sous alimentées pourrait progresser de 8 à 13 millions en 2022-2023
La guerre va accroitre les besoins humanitaires en Ukraine et augmentant l’insécurité alimentaire non seulement dans le pays mais aussi dans d’autres régions du monde déjà économiquement vulnérables. Selon les projections de la FAO, cette situation pourrait contribuer à augmenter de 8 à 13 millions le nombre de personnes sous alimentées dans le monde en 2022-2023. Cette crise devrait principalement toucher les pays d’ Asie-Pacifique, suivie de l'Afrique subsaharienne, du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord.
L'agriculture est l'épine dorsale économique de nombreux pays en développement, dont la majorité dépend du dollar américain pour leurs besoins d'emprunt. L’appréciation durable du dollar américain par rapport à d'autres monnaies peut avoir des conséquences économiques négatives importantes pour ces pays, notamment pour leurs secteurs agroalimentaires. De plus, la réduction potentielle de la croissance du PIB dans plusieurs parties du monde affectera la demande mondiale de produits agroalimentaires avec des conséquences négatives pour la sécurité alimentaire mondiale, tout en réduisant probablement la disponibilité de fonds pour le développement, surtout si les dépenses militaires augmentent à l’échelle mondiale.