Grippe aviaire : « La levée de confinement des volailles pendant le salon de l’agriculture permettrait d’envoyer un message positif »
Six mois après le début de la vaccination des palmipèdes contre la grippe aviaire, l’interprofession se dit satisfaite et sereine. Toutefois, elle attend plusieurs annonces du gouvernement au cours du salon de l’agriculture, notamment la fin du confinement des canards valablement vaccinés.
Six mois après le début de la vaccination des palmipèdes contre la grippe aviaire, l’interprofession se dit satisfaite et sereine. Toutefois, elle attend plusieurs annonces du gouvernement au cours du salon de l’agriculture, notamment la fin du confinement des canards valablement vaccinés.
“La vaccination est une réussite” face à la grippe aviaire, a déclaré Eric Dumas, président du comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) à l’occasion d’une prise de parole mardi 27 février au salon international de l’agriculture.
Plus de 35 millions de doses de vaccin contre la grippe aviaire
Un peu plus de 35 millions de doses utiles ont été administrées entre le début de la vaccination (1er octobre 2023) et le 19 février 2024.
“L’objectif était d’éviter les diffusions. Il a été atteint”
Et le Cifog se réjouit des premiers résultats de la vaccination. “Au 19 février 2024, nous comptons 10 foyers d’IAPH, dont trois en canard, contre 264 l’an passé à la même date et le 1er foyer a été détecté le 27 novembre 2023 contre août 2022”, a fait savoir Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog. De quoi rassurer les représentants de la filière. “L’objectif était d’éviter les diffusions. Il a été atteint”, a ajouté la directrice du Cifog.
Assurer un financement de la vaccination durable une deuxième année
La vaccination est et demeure une priorité absolue pour le Cifog. Il espère une reconduite du dispositif pour la seconde année consécutive. “Nous demandons la reconduite du dispositif mise en place pour l’année 1, avec une prise en charge à 85% par l’Etat et à 15% par la filière pour la première et la deuxième dose ; et à 100% par l’Etat pour la troisième dose”, a insisté Marie-Pierre Pé. Pour les reproducteurs, le Cifog espère que le montant mis sur la table par l’Etat soit plus élevé. “Nous demandons une prise en charge à hauteur de 100% par l’Etat de la vaccination volontaire des cheptels reproducteurs”, a ajouté la directrice du Cifog.
“Nous demandons une prise en charge à hauteur de 100% par l’Etat de la vaccination volontaire des cheptels reproducteurs”
Réajuster les 15% à la charge des éleveurs
L'interprofession est satisfaite de la vaccination, pas de la mobilisation des ressources humaines. “La pénurie de personnel reste fréquente. Nos demandes aux pouvoirs publics visent non pas à facturer le travail des éleveurs à l’Etat, mais à intégrer ces coûts dans le calcul des 15% du financement de la vaccination à la charge de la filière”.
Alléger les mesures de mises à l’abri des palmipèdes
"Au vu des contraintes extrêmement engageantes que représentent la mise à l’abri des palmipèdes par l’entretien permanent de la litière, nous demandons la levée de la mise à l’abri obligatoire à compter du 1er mars 2024 pour les canards vaccinés avec deux doses et justifiants d’une sérologie post-2ème dose favorable et les canards de plus de 56 jours ayant reçu une troisième dose”, a demandé la directrice du Cifog.
Nous demandons la levée de la mise à l’abri obligatoire à compter du 1er mars 2024
“Ces mesures sont coûteuses et présentent des risques sanitaires. Une sortie sur parcours limité comme pour les volailles sous label rouge ayant usuellement accès à un parcours, serait une belle avancée. L'annonce de cette levée de “confinement stricte” pendant le salon de l’agriculture permettrait d’envoyer un message positif et très attendu pour les producteurs”, a ajouté Marie-Pierre Pé, attentiste.
Soutenir les exportations
La vaccination contre la grippe aviaire a également des répercussions à l’export. Plusieurs importateurs, dont le plus important hors UE, le Japon, sont dubitatifs et ont fermé leurs frontières. La France est pionnière dans la vaccination préventive des palmipèdes contre la grippe aviaire. Le plan vaccinal est assorti de mesures de surveillance et de traçabilité rigoureuses, mises en avant dans le travail de diplomatie sanitaire toujours en cours. “Nous demandons le soutien des parlementaires qui sera essentiel pour renforcer la coopération internationale dans la lutte contre l’influenza aviaire”, a conclu Fabien Chevalier, vice-président du Cifog.