Filière volaille bretonne : LDC rebat les cartes
Dans le secteur de la volaille de chair en Bretagne, les cartes sont redistribuées depuis l’attribution par le tribunal de commerce de Rennes, vendredi 18 mai, des actifs de Doux au consortium constitué autour du groupe sarthois LDC.
Dans le secteur de la volaille de chair en Bretagne, les cartes sont redistribuées depuis l’attribution par le tribunal de commerce de Rennes, vendredi 18 mai, des actifs de Doux au consortium constitué autour du groupe sarthois LDC.
La Bretagne, région d’élevage, produit 32 % des poulets élevés en France pour leur chair et 41 % des dindes, selon le document de référence des chambres d’agriculture de Bretagne, ABC édition 2017. On y trouve de grands opérateurs industriels : outre LDC (3,580 milliards d'euros de chiffre d'affaires consolidé en 2017), il y avait suivi le groupe néerlandais Plukon (1,580 Mrd€ en 2016) – il a racheté la société Duc en 2015 –, Galliance (groupe Terrena) qui intégrait Doux pour 1,3 Mrd€ (2016) et Ronsard, filiale de Triskalia (180 millions d'euros en 2016).
Au global, la filière repose sur environ 2 500 exploitations (dont 200 orientés vers le grand export), des accouveurs, fabricants d’aliments du bétail et, bien sûr, 30 sites d’abattage. L’ensemble représente un peu plus de 18 000 emplois.
Aujourd’hui, on observe que LDC conforte nettement sa position en Bretagne à travers sa filiale régionale Société bretonne de volaille, après une importante phase de croissance opérée en 2015. À l’époque, LDC avait noué avec Avril des participations croisées, le second cédant au premier ses activités d’abattage de volailles et de produits élaborés contre (notamment) un partenariat privilégié entre Sanders (Avril) et LDC pour approvisionnement de ses éleveurs en aliments du bétail. Les deux partenaires entendaient investir 175 M€ sur cinq ans pour encourager la reconquête du marché français de la volaille en regagnant des parts de marché face aux produits d’importation.
Le plan industriel de LDC est en avance
Trois ans après, le plan industriel de LDC est en cours de réalisation et « est même en avance », explique-t-on à la chambre d’agriculture. Avec la promesse de nouveaux investissements par LDC après l’acquisition des actifs de Doux (55 M€ pour construire d’ici à 2020 à Châteaulin un nouvel abattoir-découpe de produits de volaille pour le marché français), la filière de volailles bretonnes se retrouve confortée.
Al Munajem : des besoins inférieurs à la capacité de l’abattoir
Reste à savoir comment le groupe saoudien Al Munajem, désigné comme repreneur de l’activité grand export de Doux, va travailler. Ses besoins en poulets surgelés pour l’Arabie saoudite correspondent « à un peu moins de la capacité industrielle de l’abattoir de Châteaulin », observe Didier Goubil, élu de la chambre d’agriculture du Finistère. Celui-ci est convaincu de l’avenir des exportations de poulets au départ de Bretagne.