Oléoprotéagineux
Fermeté des cours du colza, soutenu par le repli de l’euro
Le repli de l’euro face au dollar redonne de l’attractivité au colza européen sur la scène mondiale. Ajoutons à cela les craintes sur la production européenne et la progression des cours du soja sur Chicago.
Période du 22 au 29 mai. Le principal élément haussier sur le marché du colza entre les semaines 21 et 22 a été la baisse de l’euro face au dollar. Cette évolution est justifiée par la crise politique frappant la péninsule italienne, qui engendre des incertitudes sur la santé économique future de la zone euro. La graine européenne regagne ainsi en compétitivité sur la scène internationale. Autre élément haussier, les perspectives de baisse de production dans plusieurs pays européens. L’Allemagne et la Pologne sont touchées par des soucis de floraison, tout comme la France. Terres Inovia a indiqué à Reuters que les rendements hexagonaux 2018 pourraient ne pas dépasser les 3,3 tonnes par hectare (t/ha), contre 3,8 t/ha en 2017, selon les services statistiques du ministère de l’Agriculture.
Des grèves en Amérique du Sud
La progression des prix du soja sur Chicago a également joué dans la hausse des prix du colza sur Euronext et le marché physique français. Le département américain à l’Agriculture (USDA) a annoncé en fin de semaine 21 une vente états-unienne de 477 000 tonnes (t) de soja, récolte 2018, à la Chine, signe de l’apaisement des tensions commerciales entre les deux pays. La grève des camionneurs au Brésil perturbe l’arrivée des marchandises aux ports d’exportation, participant au contexte haussier. En Argentine, l’activité de trituration a été freinée par des grèves également, justifiant la progression des prix des tourteaux en Europe et notamment en France. Ajoutons à cela les annonces récentes du gouvernement d’un possible arrêt du programme de baisse des taxes sur les exportations de soja du pays, et d’une hausse de celles sur les exportations de biodiesel argentin le 28 mai, passant de 8 % actuellement à 15 %, effective à partir du 1er juillet 2018.
En France, les vendeurs de graines de colza adoptent une position attentiste, ne sachant pas ce qu’ils vont récolter, et participent ainsi au contexte haussier. Mais d’un autre côté, la demande n’est pas non plus débordante. En tournesol, peu d’évolutions sont à rapporter dans un contexte qui ne change guère : demande en tournesol oléique, peu d’offres. Terres Inovia rapporte au 23 mai un retard des semis de 15 % à 40 % dans certains secteurs du sud-ouest du pays.
En protéagineux, les semaines se suivent et se ressemblent. La bonne tenue des cours des tourteaux rend les pois et féveroles compétitifs en formulation, notamment aux yeux des acheteurs bretons. Les cotations évoluent peu.