Export : l’agroalimentaire doit se ressaisir en 2010
«Je n'accepte pas, qu'en quelques années, l'agroalimentaire français soit passé du premier au troisième rang en Europe, après avoir été doublé par les Pays-Bas, puis l'Allemagne », déclarait Bruno Le Maire, mardi, lors de la conférence de presse de présentation du prochain Salon de l’agriculture. Sur l’année 2009, les exportations françaises de produits transformés auraient chuté de plus de 10 %. Si pour le ministre de l’Alimentation, ce recul de la France sur l’échelle internationale n’est pas une fatalité, le retard pris depuis 2008 sur notre voisin allemand sera difficile à rattraper. « Nous avons 5 000 entreprises de taille intermédiaire en France aujourd’hui, soit deux fois moins qu’en Allemagne », déplorait Christine Lagarde, le 15 janvier lors de la présentation des vœux à la presse. Selon elle, retrouver de la compétitivité à l’export passera, en 2010, par un soutien accru à ces grosses PME. Pour le secteur des vins et spiritueux, dont les exportations ont reculé de 20 % l’an passé, la fin du déstockage laisse entrevoir une légère reprise. Mais elle s’annonce longue et difficile, sur fond de forte pression sur les prix. Pour redresser ses ventes, Laurent-Perrier aurait écoulé près d’un million de bouteilles à 10 euros, selon le magazine Challenges. À l’inverse, des PME proposant des produits de niche, à partir de matières premières authentiques, bio de préférence, auraient une carte à jouer auprès de distributeurs européens soucieux de reconquérir une clientèle à fort pouvoir d’achat.