ETATS-UNIS
Des taches de ketchup sur les affiches de Kerry
Il ne suffit pas d’épouser une femme riche, encore faut-il qu’elle le fasse oublier ! C’est ce que doit se dire John Kerry, le candidat démocrate à la Maison-Blanche, dont l’épouse est la veuve de Jack Heinz, le patron du célèbre ketchup, mort accidentellement en 91. Teresa Heinz Kerry (quelle drôle d’idée de porter ainsi en enfilade, comme de douteux trophées, les noms de ses maris successifs…) est devenue un maillon faible du système Kerry, et de Heinz aussi. Elle est moquée par les adversaires de son mari sous les sobriquets de Ketchup Kerry, ou de Ketchup Queen. De son côté, Heinz refuse qu’on l’assimile au parti démocrate, de peur d’accréditer la rumeur qu’en achetant son ketchup, on alimente les caisses de Kerry. La société précise donc que la famille Heinz ne détient que 4 % du groupe. Son plus gros actionnaire est Capital Research, investisseur californien, avec 12 % des parts. La part de Teresa n’a pas été indiquée, mais on estime sa fortune entre 500 et 700 mio $. John Kerry tire avantage de cette mise au point. En effet, l’un des thèmes de sa campagne est de dénoncer les délocalisations, or Heinz a depuis longtemps délocalisé 75 % de sa production. Certains républicains ont même tenté d’organiser un discret boycott des produits Heinz. Les ventes ont connu un tassement, mais c’est en raison des campagnes contre l’obésité. Et le groupe n’est pas en danger : pour les 9 premiers mois d’exercice, le CA s’est maintenu à 6,1 MD $, tandis que le BN augmentait de + de 30 % à 608 mio $. De quoi financer quelques meetings, quand même…