Entreprise familiale, une force
En 2016, à l'ère du big data, de la volatilité des matières premières et de la toute puissance de la grande distribution, être une entreprise familiale serait encore une force. C'est ce qu'affirme Bpifrance Le Lab, à travers son étude « Ouvrir son capital pour durer ». L'étude du portefeuille fonds propres PME de Bpifrance montre que les 200 entreprises familiales dont Bpifrance est actionnaire ont des taux de défaillance deux à trois fois plus faibles que les PME classiques. Autres enseignements, allant cette fois-ci contre les idées reçues : « les entreprises familiales sont des organisations ouvertes, agiles et innovantes ». L'étude des réponses de 417 dirigeants d'entreprises familiales ainsi que 20 entretiens en face à face ont fait émerger trois lignes de force, selon la banque d'investissement. « Elles peuvent soutenir des projets dans la durée » et « excellent dans le networking », sachant utiliser leurs connexions dans et en dehors de la famille. Leurs circuits de décision sont souples et leurs prises de décision rapides, ce qui en fait « des organisations agiles », poursuit encore l'étude. Reste la délicate question d'ouvrir leur capital quand il s'agit de grandir et d'aller affronter les marchés mondiaux. 41 % des entreprises étudiées l'ont déjà fait et 9 % envisagent de le faire. Mais pas à n'importe qui ! Parmi celles qui l'ont déjà fait, 43 % ont choisi de l'ouvrir à un fonds d'investissement et 36 % à leurs collaborateurs. Le partenaire de l'ouverture du capital devra comprendre et respecter les valeurs de la famille, notamment son capital émotionnel. « Pour ouvrir son capital, c'est le premier pas qui est le plus difficile à franchir », commente Erik Murgier, président du groupe Murgier, spécialiste des boissons en région lyonnaise, qui a ouvert son capital à Bpifrance et au Crédit agricole Région Investissement en 2014 pour réaliser plusieurs acquisitions. Bpifrance affirme qu'elle va s'appuyer sur cette étude pour adapter encore plus ses instruments aux entreprises familiales. Une chance à saisir pour les nombreuses PME de l'agroalimentaire au capital encore 100 % familial et qui peinent à investir. @NathalieMarcha4