Energie : les industriels laitiers craignent pour la continuité de leurs activités
La Fédération nationale de l'industrie laitière (Fnil) appelle le gouvernement à mettre en place rapidement un bouclier tarifaire sur l’énergie afin d’assurer la continuité de leurs activités de collecte et de transformation.
La Fédération nationale de l'industrie laitière (Fnil) appelle le gouvernement à mettre en place rapidement un bouclier tarifaire sur l’énergie afin d’assurer la continuité de leurs activités de collecte et de transformation.
A l’occasion d’une conférence de presse de rentrée le 20 septembre, le nouveau président et directeur général de la Fédération nationale de l'industrie laitière (Fnil), François-Xavier Huard est revenu sur les nombreux sujets qui préoccupent la filière laitière. Parmi eux, le coût de l’énergie est à court terme un enjeu majeur.
« Lactalis a annoncé 1 milliard d’euros pour sa facture énergétique pour l’ensemble du groupe. La Sill Entreprises a évoqué une hausse de sa facture énergétique de +800% entre 2021 et 2023 », énumère-t-il, « les prix sont à des niveaux stratosphériques. Il est important et crucial qu’un bouclier tarifaire soit mis en place, afin d’avoir une bonne continuité dans la collecte et la transformation ».
Risque de défaillances
A l’heure actuelle, les industriels laitiers sont inquiets pour cette continuité. Certains ont déjà fait des arbitrages dans les produits fabriqués, en privilégiant pour ceux qui le peuvent la production de beurre ou de poudre, mieux valorisés que les produits de grande consommation par exemple. En revanche, « il y a une réelle crainte pour les PME qui n’ont pas forcément la capacité de faire ces choix. Des défaillances pourraient être à craindre sur le territoire dans les mois qui viennent », affirme le président-directeur général de la Fnil.
il y a une réelle crainte pour les PME
Pour faire face à cette situation, la fédération a déterminé trois leviers possibles :
- l’élargissement des aides, qui jusqu’à présent avaient des critères trop stricts pour pouvoir toucher les entreprises concernées. « Le gouvernement a déjà supprimé le critère de baisse de 30% de l’EBE (Excédent Brut d’Exploitation), mais il reste encore le critère du poids de la facture énergétique qui doit être supérieur à 3% du CA. Certains adhérents atteignent 2 ou 2,5% mais pas 3%. On espère que cela va bouger. C’est du ressort de la Commission européenne », a détaillé François-Xavier Huard.
- le plafonnement urgent des dépenses énergétiques
- l’accélération du plan décarbonation de France 2030. « Nous devons bénéficier d’appels d’offre pour pouvoir réaliser des projets en 4-5 ans, au lieu de le faire en 10 ans », a-t-il précisé.
Un troisième round de négociations
Les arbitrages que peuvent faire les industriels en termes de production dépendent également de la réalité des négociations commerciales. Et les industriels estiment qu’un troisième round est nécessaire, puisqu’au moins 30 à 40% d’entreprises n’ont pas obtenu ce qu’elles souhaitaient lors du second.
« Nous avons appelé les distributeurs fin août à accepter les hausses. En juin-juillet, nous avons obtenu entre 6 et 8% alors que nous aurions eu besoin de 12 à 18%. Alors que l’inflation se poursuit sur les coûts de production, nos adhérents demandent un troisième round de négociation », indique le pdg de la Fnil, « je ne vois pas comment on pourrait y échapper ».