Egalim : « les grossistes construisent des partenariats apaisés, sur le long terme entre l’amont et l’aval »
La confédération du commerce de gros insiste sur sa singularité face à la grande distribution et à l’industrie agroalimentaire. Elle souligne pour autant, qu’elle reste concernée par Egalim mais ne veut pas être pointée du doigt. Les grossistes ne pouvant pas à eux seuls résoudre la crise agricole.
La confédération du commerce de gros insiste sur sa singularité face à la grande distribution et à l’industrie agroalimentaire. Elle souligne pour autant, qu’elle reste concernée par Egalim mais ne veut pas être pointée du doigt. Les grossistes ne pouvant pas à eux seuls résoudre la crise agricole.
Les grossistes de France, via la confédération du commerce de gros (CGF), réaffirme leur singularité. Des amalgames avec la grande distribution et l’industrie agroalimentaire, ils n’en veulent pas. « On tente, depuis plusieurs années, de nous assimiler aux relations entre la grande distribution et l’industrie agroalimentaire alors que notre métier est spécifique avec des débouchés différents », insiste Stéphane Antiglio, président de la CGF, lundi dans une interview accordée à la rédaction des Marchés.
Les grossistes défendent leur spécificité
Au contraire, la CGF indique que « les grossistes construisent des partenariats apaisés, sur le long terme entre l’amont et l’aval. Nous mettons en avant des produits de saison, l'origine et la qualité et assurons du service auprès de nos clients. Nous ne négocions pas uniquement le prix qui arrive en 4ème ou 5ème position dans les critères de choix de nos clients ».
« On tente, depuis plusieurs années, de nous assimiler aux relations entre la grande distribution et l’industrie agroalimentaire »
« Quand la grande distribution pousse une offre, nous, nous répondons à la demande de nos clients restaurateurs, tant en restauration collective que commerciale mais également commerces de bouche et autres. Nous continuerons à mettre en avant cette spécificité », résume le président du CGF.
Une crise agricole bien plus profonde
Pour les représentants du CGF, le vrai problème est ailleurs. « 43 % de la production agricole française est exportée sur le marché mondial et la France a un réel problème de compétitivité. Sur les 57 % restants destiné au marché alimentaire national, 20 % sont destinés à la RHD, ce qui représente 11% du flux agricole », pointe Isabelle Bernet-Denin. « Si la consommation hors domicile est un segment important notamment au travers du rôle social de la restauration collective, nous n’allons pas régler la crise agricole française en étendant des règles de sanctuarisation de la matière première agricole à ces 10 à 11 % qui d’ailleurs ne posent pas de difficultés d’un point de vue opérationnel », dénonce la directrice générale de la CGF. « Si nous sommes exemptés de la sanctuarisation des matières premières agricoles, c’est parce que notre structuration est plus atomisée à l'amont comme à l’aval ».
« Nous n’allons pas régler la crise agricole française en étendant des règles de sanctuarisation de la matière première agricole à ces 10 à 11 % »
Le B2B plus complexe
« Nous avons une filière atomisée avec plus de 6 000 grossistes alimentaires, et plusieurs centaines de milliers de clients à l’aval. L’application d’un mécanisme conçu pour les problèmes rencontrés par la grande distribution (BtoC), aux grossistes qui sont en BtoB, est inadapté et serait inapplicable compte tenu de l’obligation de répercutions à leurs innombrables clients qui en découlerait », argumente Isabelle Bernet-Denin. Enfin, la directrice générale insiste sur le fait que les grossistes restent concernés par Egalim. « Nous sommes soumis aux différentes lois Egalim et notamment sur la prise en compte des indicateurs agricoles, contrairement à ce que certains veulent laisser entendre. Si les prix des matières premières agricoles fluctuent, nous devons adapter nos prix ».
« Nous sommes soumis aux différentes lois Egalim »
La CGF souhaite rencontrer le ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire pour aborder ses différents aspects. « On ne veut pas subir les dommages collatéraux d’une mesure qui ne nous concerne pas », conclu Isabelle Bernet-Denin.