[Édito] Préserver la filière bovine
La date du 24 février 2022 restera dans l’histoire comme marquant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce conflit aura mis le chaos sur les marchés agroalimentaires déjà affectés par une forte inflation liée à la crise de la Covid-19. Et la filière bovine n’échappe pas à cette situation. Selon les chiffres de FranceAgriMer, la cotation des vaches O a pris +40,6 % sur la semaine 12 par rapport à l’année précédente, +20,9 % pour les vaches R. Cette hausse des prix est plutôt bienvenue pour les éleveurs, mais, pour autant, elle ne vient pas résoudre le problème structurel de la filière bovine. La décapitalisation du cheptel allaitant se poursuit en France, comme d’autres pays européens. « Sa performance économique n’est malheureusement pas au rendez-vous sur la durée et en réponse naturelle à des revenus annuels anormalement bas, voire indécents, la production ne cesse de baisser depuis 2016 », alertait Culture Viande à la mi-mars. Alors, comment répondre aux attentes des consommateurs, de plus en plus adeptes de hachés, avec un troupeau allaitant qui se réduit ? Comment continuer à répondre aux attentes de la boucherie et de la restauration pour des animaux plus haut de gamme ? L’enjeu est grand pour l’ensemble de la filière bovine.