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Contrôles
Des contaminants chimiques à surveiller

Renforcer les contrôles sur la présence de métaux lourds dans les produits de la mer, d’aluminium dans les pâtes ou de plomb dans les champignons, telle est la recommandation de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

L'Anses recommande de surveiller la présence d"arsenic dans les fruits et légumes.
© DR

Les contaminants chimiques dans l’alimentation sont-ils bien surveillés en France ? Saisie par la DGAL, la DGCCRF et la Direction générale de la Santé, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a conduit une expertise du dispositif de surveillance et de contrôle des contaminants chimiques entre 2010 et 2014. Et sur la base d’une évaluation des risques, elle constate que dans les trois quarts des cas (74,3 %), le dispositif, pertinent, répond aux problématiques sanitaires et réglementaires. Dans 16,8 % des cas, l’Anses recommande en revanche de renforcer les contrôles.

Au sein de son avis no 2015-S1-0187 publié le 12 décembre, elle préconise ainsi pour certains couples substance chimique-aliment déjà soumis à réglementation de renforcer le dispositif de surveillance. C’est le cas du plomb dans les boissons alcoolisées, de certaines mycotoxines (les aflatoxines) dans les légumineuses, les fruits à coque et graines oléagineuses, de l’acrylamide dans les snacks, desserts, céréales et aliments pour nourrissons, du nitrate dans les légumes et du perchlorate dans les fruits et légumes. L’Anses recommande aussi de mieux surveiller la présence de : métaux lourds (cadmium, mercure, plomb) dans les produits de la mer et les légumes, certaines mycotoxines (trichothécènes) dans les céréales et de PCB et dioxines dans les graisses d’origine animale et végétale.

Les graines de pavot dans la ligne de mire

En ce qui concerne les substances non réglementées, l’agence recommande d’alléger la surveillance dans 66 % des cas pour concentrer les efforts sur 26,1 % de couples substances/aliments non réglementés mais préoccupants. L’Anses vise notamment la contamination aux alcaloïdes opioïdes (codéine, morphine et thébaïne) que l’on peut retrouver dans des légumineuses, fruits à coque et graines oléagineuses et spécifiquement les graines de pavot. Elle pointe aussi l’intérêt de mieux contrôler certaines contaminations aux métaux lourds : comme l’aluminium dans les pâtes, l’arsenic dans les aliments pour enfants, céréales et fruits et légumes, le cadmium dans les flocons de céréales et produits de boulangerie fine ou encore le plomb dans les farines, olives, champignons, le café ou bien les produits carnés.

Gare aux dioxines dans la viande de lapin

Elle recommande aussi de réglementer la présence de dioxines, PCB et furane dans les produits carnés, plus particulièrement dans la viande de lapin, de gibier et les abats. Mais aussi celle de phytotoxines dans les légumineuses et fruits à coque, et de certains composés perfluorés dans les viandes et produits carnés, poissons, œufs et produits laitiers.

L’agence explique par ailleurs que pour réviser la surveillance des contaminants, il convient de prendre en considération l’apparition de nouveaux comportements alimentaires comme le développement de la consommation de produits sans gluten.

Ce bilan va servir de support au troisième volet des travaux de l’Anses portant sur la hiérarchisation des dangers alimentaires, en considérant les risques biologiques et chimiques.

Les méfaits du changement climatique

« Il conviendrait d’être vigilant et d’assurer une surveillance sur l’évolution de la contamination en fonction des changements climatiques », peut-on lire dans l’avis no 2015-S1-0187 de l’Anses. Et de pointer les mycotoxines, champignons dont la présence est favorisée par l’augmentation des températures. « Une étude de l’évolution des notifications sur les mycotoxines issues du RASFF montre d’ailleurs une augmentation de celles-ci au cours des dernières années », souligne l’Anses, qui indique que cette problématique concerne également les phycotoxines.

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