Décryptage
Le CNA, instrument politique ?
Instance consultative, liens d’échanges et de concertations dans les groupes de travail, le Conseil national de l’alimentation n’est pourtant pas exempt de luttes de pouvoir.
Le collège consommateurs a par exemple interrompu l’an dernier la séance plénière en refusant de voter l’avis sur les profils nutritionnels, avis adopté néanmoins par la majorité des autres collèges. Sur tel ou tel avis, des alliances se nouent. Les industriels ont ainsi été déboutés lors du vote sur les nouvelles technologies.
L’UFC-Que choisir, dans un récent communiqué de presse (9 novembre), s’insurge ainsi contre le projet de loi de modernisation agricole qui donnerait la cotutelle de l’Inpes (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé) au ministère de l’Agriculture, notamment en matière de prévention de l’obésité : « Ce rattachement contre nature fera que les communications de l’Inpes devront être validées par le CNA, donnant ainsi à l’industrie un fort droit de regard institutionnel sur les campagnes de prévention officielles », estime Alain Bazot, le président de l’UFC-Que Choisir.