De combien va baisser la production de viande de l’UE en 2023 ?
La Commission européenne vient de publier ses prévisions à court terme, la production de viande de bœuf, de porc et d’agneau devrait continuer de baisser tandis que celle de volaille est jugée dynamique malgré la grippe aviaire. Mauvaise nouvelle pour les producteurs français, les importations devraient progresser plus qu'attendu initialement.
La Commission européenne vient de publier ses prévisions à court terme, la production de viande de bœuf, de porc et d’agneau devrait continuer de baisser tandis que celle de volaille est jugée dynamique malgré la grippe aviaire. Mauvaise nouvelle pour les producteurs français, les importations devraient progresser plus qu'attendu initialement.
La baisse des cheptels bovins, ovins et porcins conduit les analystes de la Commission à des perspectives de production de viande en baisse en 2023, tandis que la volaille devrait afficher une croissance, malgré la grippe aviaire.
La consommation de viande bovine marque encore le pas
La production de viande bovine a déjà reculé de 3,7 % au premier trimestre 2023, plombée par le recul italien des abattages. Sur l’ensemble de l’année, la baisse européenne devrait être de 1,8 %. De quoi maintenir les prix des bovins et limiter la compétitivité européenne sur le marché mondial. Les exportations communautaires devraient alors reculer de 5 % cette année. La consommation par habitant chuterait de 1,7 %, à 10 kg/hab, reflet de l’inflation et du changement des habitudes du consommateur.
Forte baisse des exportations de viande porcine
La production européenne de viande de porc a chuté de 7,7 % au premier semestre, la baisse atteindrait 5,5 % sur l’ensemble de l’année. Les prix atteignent des niveaux inédits, de quoi anticiper une baisse de 4,5 % de la consommation (30,4 kg/hab). Les exportations européennes sont sur le déclin, attendues en chute de 12 %, l’origine UE n’est pas compétitive.
Bond des importations de viande ovine
La production communautaire de viande ovine devrait chuter de 1,5 %, entre la baisse du cheptel et l’impact de la clavelée (maladie virale qui touche les ovins) en Espagne. Les importations devraient bondir de 12 % en provenance du Royaume-Uni et de Nouvelle-Zélande. La consommation devrait résister à l’inflation, même si la viande ovine reste onéreuse, elle pourrait progresser de 1,4 % grâce à ses consommateurs fidèles, que ce soit pour des raisons culturelles ou religieuses.
La volaille s’est vite remis de la grippe aviaire
La production européenne de volaille pourrait progresser de 2,4 % en 2023, malgré la grippe aviaire. Ce n’est pas encore le potentiel maximal, à cause des coûts de production qui reste élevés. Les exportations de l’UE devraient revanche baisser de 3 % entre le manque de compétitivité et les embargos liés à la grippe aviaire, surtout dans les cas où la régionalisation n’est pas acceptée. Nos importations devraient au contraire bondir de nouveau, de 18 %, du Brésil, de Thaïlande et surtout d’Ukraine. La consommation devrait progresser de 4 % soit près de 1 kg de plus par habitant.