DANEMARK
Le « modèle porcin » national a des difficultés
En ce moment, Danish Crown est obligé de confier à des abattoirs allemands la transformation de 1 000 porcs/jour. Dans les mois à venir, 350 000 porcs devraient ainsi être livrés à l’Allemagne. C’est le résultat du mauvais climat social qui règne dans les abattoirs du groupe. La question des salaires est au centre, mais les 10 000 employés de Danish Crown sont également mobilisés contre le transfert décidé par la filiale Tulip, d’une partie de sa production et des emplois à Schüttorf et Oldenburg, en Allemagne. Les audits permanents de rentabilité font craindre aux salariés d’autres réductions d’emploi sur les sites danois. Les gestionnaires constatent en effet depuis un an qu’ils ont du mal à être compétitifs face aux coûts allemands. Aujourd’hui, après une série de débrayages et les récents jours chômés, les porcheries débordent. Aussi le groupe danois veut-il utiliser les surcapacités allemandes d’abattage pour faire face à la situation. Manifestement, le fameux modèle danois, caractérisé par des élevages familiaux de très bon niveau technique (ça ne vous rappelle rien ?), connaît des ratés. Danish Crown cherche à délocaliser, mais il n’est pas le seul : certains producteurs danois sont en train de « prendre le large» en allant s’agrandir dans les nouveaux pays membres.