Covid-19 dans les abattoirs allemands : le travail détaché en cause
« Nous suivons de très près ce qu’il se passe dans les abattoirs en Allemagne », assure Mathieu Pecqueur, directeur général de Culture Viande. Fin juin, le pays a fait état de son plus gros foyer d’infection de Covid-19 au sein même de l’abattoir numéro 1 appartenant au groupe Tönnies situé à Rheda-Wiedenbrück, entre Dortmund et Hanovre. Sur plus de 6 000 employés testés, 1 500 résultats se sont avérés positifs au coronavirus, aboutissant à la fermeture de l’établissement. D’autres abattoirs outre-Rhin sont à l’arrêt à la suite de la détection de nombreux cas de salariés infectés au Covid-19. « La situation en France est très différente de celle de l’Allemagne », affirme Mathieu Pecqueur. « Ces fermetures sont liées aux conditions de vie des employés des abattoirs allemands. Comme dans beaucoup d’autres pays, la plupart vit dans des logements surpeuplés », précise Bernard Vallat, président de la Fict. « 80 % des salariés des abattoirs sont des travailleurs détachés, ce qui n’est pas du tout le cas en France. Cette situation allemande est quelque chose que Culture Viande dénonce depuis plusieurs années », ajoute Mathieu Pecqueur.
Le syndicat de la viande assure rester « attentif » à ce que le gouvernement allemand va annoncer sur le sujet, permettant de faire avancer la problématique du dumping social européen. « En France, les employés vivent dans de bonnes conditions. Il y a des risques, mais les établissements qui ont connu des arrêts à cause du Covid-19 sont aujourd’hui régulés. Ça ne sera pas aussi massif qu’en Allemagne », assure Mathieu Pecqueur. Les abattoirs français ont renforcé des mesures sanitaires déjà très strictes avant la crise, avec port généralisé du masque, mesures de distanciation et lavage des mains.