Coucou, le revoiloup
Cette affaire de loup est en train de mettre au bord de la crise de nerf toute la région des Alpes de Haute Provence, qui accueille chaque été plus de 100 000 moutons transhumants. Les attaques de loups se multiplient, et l’incident de dimanche dernier qui a vu quelque 180 brebis, prises de panique, se jeter dans un ravin, cristallise les tensions entre Pouvoirs publics, associations environnementales et bergers. Le pauvre Serge Lepeltier, ministre de l’Écologie, doit de plus faire face à une disposition communautaire qui irrite, le mot est faible, les responsables ovins. En effet le Plan de développement rural prend cette année le relais des aides du programme européen Life, qui permettait de financer les clôtures, les aides bergers etc. Mais la Commission a rappelé les règles inamovibles des aides nationales demandant un financement communautaire : le cofinancement par les professionnels. Dans le cadre de la fameuse « mesure T », les éleveurs doivent donc financer 20 % des mesures anti-loup, ce qui les fait bondir, toutes appartenances syndicales confondues. Serge Lepeltier, toujours aussi ministre, explique que cette disposition « n’est pas de son fait. » Il dit aussi que le loup est là et qu’on ne l’éradiquera pas. On évoque pourtant un plan de tir pour éliminer un nombre limité des quelque 55 loups recensés en France. Les éleveurs, eux, parlent maintenant ouvertement de « prendre les armes », c’est-à-dire de défendre leur troupeau avec leurs fusils. Le ministre, on le comprend, voudrait « discuter de tout cela ». Mais il est peut-être déjà un peu tard.